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Voici comment gérer la surstimulation au travail

et
Caroline Castrillon

Vous commencez votre journée de travail bien remplie en vous réveillant, en buvant un double macchiato et en essayant d’atteindre le statut « boîte de réception zéro ». C’est un lundi matin, il vous faut donc un certain temps avant d’être enfin « dans la zone » et de travailler sur une mission importante à rendre avant la fin de la journée. Quelques minutes plus tard, vous entendez inévitablement le « ding » d’un nouveau SMS sur votre téléphone. Puis, comme par hasard, votre collègue (ou l’animal de compagnie de la famille) fait irruption dans votre bureau et réclame toute votre attention. Au même moment, vous entendez des rires tonitruants provenant de la porte d’à côté. Enfin, vous parvenez à vous concentrer à nouveau lorsque votre supérieur vous envoie un message sur Slack pour savoir où en est votre présentation. C’est un scénario courant. Que vous travailliez en personne, de manière hybride ou à distance, il peut être difficile de gérer la surstimulation au travail.

Selon une enquête, 82 % des Américains ont déjà été victimes de surstimulation au moins une fois. En outre, des études montrent que 80 % des travailleurs du savoir dans le monde se sentent surmenés et proches de l’épuisement professionnel. Également connue sous le nom de surcharge sensorielle, la surstimulation est une situation dans laquelle le cerveau reçoit plus d’informations qu’il ne peut en gérer. Il devient alors difficile de travailler efficacement. Qu’elle soit due à des stimuli externes ou à des pensées inquiétantes, la surstimulation au travail peut toucher n’importe qui. Les personnes souffrant de certains problèmes de santé sont plus prédisposées à la surcharge sensorielle, notamment celles qui sont atteintes d’autisme, de TDAH, de SSPT, d’anxiété et de dépression. Les symptômes varient, mais les plus courants sont le stress, l’irritabilité, l’anxiété, l’agitation et l’incapacité à se concentrer. Le sentiment d’être débordé est propre à chaque individu. Par exemple, une personne peut être plus sensible au son, tandis qu’une autre peut se sentir mal à l’aise lorsqu’elle est exposée à des lumières vives.

Bien que la surstimulation au travail puisse avoir un impact négatif sur les performances professionnelles, il existe des moyens d’y faire face. Ces techniques d’adaptation vous aideront à faire face aux distractions et aux déclencheurs afin que vous puissiez reprendre le contrôle de votre journée.

Identifier les déclencheurs de la surstimulation

Avant de pouvoir lutter contre la surstimulation au travail, vous devez être attentif aux signaux de stress. Il peut s’agir de symptômes physiques comme les maux de tête et la respiration rapide ou de symptômes émotionnels comme la colère et l’anxiété. Une fois que vous avez pris conscience de vous-même, recherchez les schémas qui provoquent ces symptômes. Si nécessaire, créez un « journal de l’accablement » dans lequel vous consignerez les éléments déclencheurs quotidiens. Par exemple, peut-être que votre collègue vous interrompt constamment tout au long de la journée, ou que votre supérieur hiérarchique vous rabaisse lors des réunions. À ce stade, vous pouvez élaborer une stratégie pour gérer les facteurs de stress et minimiser leur impact.

Établir et préserver des limites saines

Si vous acceptez trop de projets, il est temps de fixer des limites saines. La première étape consiste à prendre en compte vos valeurs et vos priorités. Par exemple, si votre priorité absolue est la famille, fixez-vous comme limite de ne consulter vos courriels que pendant les heures de travail ou à des heures précises. Établissez un horaire de travail cohérent et communiquez-le à vos collègues. Demandez également à votre supérieur de vous aider à hiérarchiser les tâches et à déléguer des projets. Enfin, n’oubliez pas de prendre les congés que vous méritez. Le 24e rapport annuel d’Expedia sur la privation de vacances a révélé que seulement la moitié des Américains utilisaient la totalité de leurs vacances. En outre, la privation de vacances (le sentiment de ne pas avoir assez de vacances) a atteint son niveau le plus élevé depuis 11 ans, soit 65 %. En prévoyant du temps pour vous reposer et vous détendre, vous reviendrez au bureau frais et dispos, prêt à donner le meilleur de vous-même.

Diminuer les distractions inutiles

Un flot constant de réunions, de courriels et de commérages de collègues est plus qu’une simple distraction. Ensemble, ils contribuent à la surstimulation au travail. Des études montrent que les réunions inutiles peuvent coûter aux entreprises jusqu’à 100 millions de dollars par an. Si les réunions vous prennent trop de temps, envisagez d’ajouter à votre calendrier des périodes sans réunion. Vous serez ainsi certain de disposer de temps ininterrompu tout au long de la journée pour vous concentrer sur votre travail en profondeur. Si vous êtes sensible au bruit, investissez dans une paire d’écouteurs anti-bruit. Enfin, désactivez toutes les notifications, qu’il s’agisse de courriels, de textes ou de Slack. Au lieu de cela, vérifiez vos messages de manière proactive à des moments précis de la journée. Cette approche de la gestion du temps stimulera la productivité et minimisera les interruptions.

Pratiquer la pleine conscience et les techniques de relaxation

Pour gérer la surcharge sensorielle, il est utile de recourir à des activités de pleine conscience qui détendent le corps et l’esprit. L’une des approches consiste à pratiquer la technique de respiration 4-7-8 en inspirant pendant quatre secondes, en retenant sa respiration pendant sept secondes et en expirant pendant huit secondes. Il a été démontré que cet exercice de respiration rythmique réduit l’anxiété et aide même les individus à s’endormir plus rapidement. Une autre idée consiste à faire des pauses programmées au cours de la journée. Bien que cela paraisse contre-intuitif, le fait de s’éloigner de son ordinateur permet d’améliorer son humeur, de retrouver sa motivation et d’accroître sa capacité de concentration. Si vous ne pouvez pas vous éloigner pour une raison quelconque, pratiquez l’imagerie guidée. Commencez par fermer les yeux et pensez à un environnement particulier (comme la plage ou la forêt). Ensuite, utilisez tous vos sens pour vous imprégner des détails. Plus vous vous entraînerez, plus vous serez en mesure de contrôler vos pensées et vos émotions.

La surstimulation au travail peut arriver à n’importe qui et à n’importe quel moment. Le plus important est de reconnaître la situation et de prendre des mesures pour mettre en place des mécanismes d’adaptation. Si le stress et l’accablement commencent à avoir un impact sur votre santé mentale ou physique, n’hésitez pas à demander le soutien extérieur d’un coach ou d’un thérapeute. En fin de compte, il n’y a pas d’investissement plus important que celui dans votre propre bien-être.

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