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Vente par appartements de l’enseigne Body Shop

Après la faillite confirmée de l’enseigne The Body Shop sur son marché domestique britannique, c’est tout un château de cartes qui s’écroule. La société d’investissement Aurelius, qui avait racheté le portefeuille historique fin 2023, le revend à présent par pays.

Le groupe britannique Aurelius, qui a mis la main sur la chaîne de cosmétiques durables Body Shop en novembre dernier pour un montant facial de quelque 260 millions de dollars, a confirmé ne pas vouloir garder en portefeuille l’ensemble des filiales et points de vente de la marque anglaise. Aux dernières nouvelles, la plupart de ses activités en Europe continentale et dans certaines régions d’Asie seraient déjà vendues à un investisseur privé international.

Selon plusieurs sources, dont le magazine spécialisé belge RetailDetail, cet acquéreur opportuniste s’avère être Alma24 Limited, un gestionnaire de fonds privé sous la coupole de l’entrepreneur allemand Friedrich Trautwein, qui aurait des liens étroits avec Aurelius. Mais aux dernières nouvelles, ce dernier ne se porterait toutefois acquéreur pour l’instant que sur quatre marchés européens ciblés: l’Allemagne, l’Autriche et, selon le magazine LSA, la Belgique et le Luxembourg. Comme en Allemagne, où The Body Shop est en redressement judiciaire depuis le 13 février, l’acquéreur cherche d’abord à se réorganiser sous PRJ sur les trois autres marchés également. Une réorganisation plus étendue pourrait s’ensuivre.

Livraisons à l’arrêt

En France (66 magasins) et aux Pays-Bas (27 magasins) notamment, Alma24 n’aurait pas encore réussi boucler le rachat de l’enseigne: sur ces marchés, l’insolvabilité ne serait pas encore actée et les vitrines resteraient momentanément ouvertes même si les détaillants ne reçoivent plus de livraisons de produits de la maison mère britannique en faillite, raison pour laquelle la boutique en ligne de l’enseigne aurait déjà tiré la prise.

Le sort des pays qui n’ont pas encore été repris par Alma24 dépendrait donc directement pour l’instant du règlement de la faillite au Royaume-Uni et de ses effets directs et indirects sur les dix filiales européennes, toutes déficitaires.

Mauvais timing

Comme le confie une source proche du dossier au magazine spécialisé français LSA, tout aurait été affaire de mauvais timing et -une fois de plus- de hausse non prévue des taux d’intérêt: « L’ancien propriétaire brésilien, Natura&co, avait racheté la marque à L’Oréal en 2017 pour 880 millions de livres. En janvier 2020, le groupe brésilien fait également l’acquisition de la marque Avon, qui représente le double de sa taille, pour 2 milliards de dollars. Pour cette acquisition, il emprunte à taux variable. La crise arrive. Les taux sont multipliés par 4 ou 5. Natura&co doit alors vendre ses bijoux de famille. Cela commence par Aesop, la marque australienne, au groupe L’Oréal pour 2,5 milliards d’euros. Et enfin, il vend en urgence The Body Shop, au premier venu pour 207 millions de livres», résume l’expert.

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