Las Vegas, la capitale mondiale du jeu de hasard. Mais aussi et surtout la capitale de la tech durant la deuxième semaine de janvier. Le salon des nouvelles technologies CES y ouvre en effet ses portes (7-10 janvier) et accueille une bonne trentaine d’entreprises et de start-up belges, qui ont fait le pari de se rendre dans le Nevada.
LE CES, c’est quoi ?
Le CES, pour Consumer Electronics Show, est la grand-messe annuelle de la tech. L’édition 2024 comptait plus de 4.300 exposants, dont environ 1.400 start-ups. Et celle de cette année profite de la présence de plus de 300 des 500 entreprises les plus importantes du classement Fortune.
Parmi les (plus modestes) entreprises belges, 22 sont issues de Wallonie et voyagent sous l’aile protectrice de l’Agence wallonne à l’exportation et aux investissements étrangers (Awex), pour laquelle il s’agit d’une délégation record en huit participations au CES.
S’ajoutent à elles cinq entreprises flamandes, telles que le centre de recherche louvaniste Imec. Certaines ont fait le choix d’installer un stand dans l’un des nombreux halls du salon, d’autres ont plutôt opté pour la suite d’un hôtel (et ce n’est pas ce qu’il manque à Las Vegas!) afin de recevoir leurs clients et partenaires potentiels.
L’agence flamande du commerce extérieur FIT a également choisi cette dernière option, tout comme son homologue bruxelloise hub.brussels, qui accompagne six entreprises pour une mission économique dans la ville américaine qui ne dort jamais.
Une délégation record
La délégation belge, principalement wallonne, est donc quantitative et qualitative. « Nous emmenons normalement une quinzaine d’entreprises chaque année. Après une participation légèrement en retrait en 2024 (13 PME et start-ups), nous en aurons presque dix de plus cette année pour un total de 22, dont justement dix qui y viennent pour la première fois », explique Guy Vanpaesschen, responsable Digital Economy à l’Awex et qui mène la délégation wallonne au CES depuis 2018. « Plusieurs d’entre elles s’étaient manifestées pour l’édition d’il y a un an mais s’étaient ravisées en cours de route, estimant le délai trop court. Elles avaient promis être de la partie en 2025 et ont tenu parole », se réjouit-il.
Selon lui, le produit phare de cette année côté belge sera iXi, un chariot de golf intelligent et autonome que l’on doit à la start-up nivelloise Botronics.
L’audiovisuel, la medtech, le recyclage de composants informatiques ou encore les engins autonomes sont quelques-uns des secteurs d’activité que couvrent les entreprises belges qui ont fait le déplacement. Sans oublier l’omniprésente et incontournable intelligence artificielle, avec le patron de Nvidia, Jensen Huang, qui lance officiellement le salon avec la keynote d’ouverture.
Une participation qui n’est pas remise en question
Depuis l’édition 2024, de l’eau a coulé sous les ponts politiques au sud du pays et le gouvernement wallon MR-Engagés issu des élections du 9 juin s’est lancé dans une cure budgétaire importante. De quoi remettre en question la présence de l’Awex à Las Vegas, étant donné le coût important du salon (220.000 euros en 2025, un montant stable par rapport à l’an dernier, lorsqu’il y avait eu 13 entreprises au lieu de 22) ? « La participation au CES n’est pas du tout menacée » répond le responsable de l’Agence wallonne. « C’est un salon majeur, incontournable pour le business. C’est une vitrine qui donne énormément de visibilité aux entreprises. »
Il n’y a en effet pas beaucoup d’actions avec un tel rendement pour l’écosystème technologique belge, développe encore Guy Vanpaesschen. « Outre la visibilité, participer à un CES, c’est aussi un accélérateur d’apprentissages. On y apprend plus en quatre jours sur place qu’en quatre mois d’existence, car on y est confronté à la réalité du marché. Certes, on y fait parfois un constat d’échec, mais l’investissement en vaut la peine car il fait gagner énormément de temps. »
« De plus, dans ce genre de salon, on fait du business avec les Etats-Unis, évidemment, mais aussi avec le reste du monde. L’entreprise Phoenix AI a par exemple rencontré les responsables du port d’Anvers lors d’un salon à Barcelone et elle équipe aujourd’hui environ 1.000 caméras du port avec ses solutions d’IA », illustre l’expert de l’Awex.
Guy Vanpaesschen se félicite enfin que, pour la première fois, plusieurs pages aient été consacrées au digital dans la déclaration de politique régionale, où a été inscrite, selon lui, une véritable volonté de soutenir ce secteur.