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La start-up bruxelloise RISH ouvre son capital pour accueillir Jim Bogaert aux côtés de Nouné Muradyan

En trois ans à peine, RISH, fondé par Nouné Muradyan, est passé d’un projet artisanal à une entreprise florissante, avec 450 points de vente et une ambition de scale-up d’ici 2025. Une success story belge construite autour d’un produit aussi complexe que naturel, qui séduit aujourd’hui gastronomes, sommeliers et consommateurs soucieux de réduire leur consommation d’alcool.

L’étincelle d’un voyage

C’est en 2018, alors qu’elle travaille comme consultante dans le secteur de l’énergie, que Nouné découvre le kombucha lors de missions en Amérique centrale. Cette boisson fermentée, artisanale, à la fois complexe et naturelle, devient son alternative préférée à l’alcool. « Je me demandais pourquoi personne n’avait exploité cette boisson en Europe. Mais je n’avais absolument pas l’idée d’en faire un business à l’époque ».

Tout bascule en 2020. Forcée de revenir en Belgique en raison de la pandémie, Nouné décide de transformer son intérêt pour le kombucha en un projet entrepreneurial. « Je n’avais jamais envisagé de rester en Belgique, mais le Covid m’a poussée à me réinventer. J’avais toujours voulu lancer mon entreprise, et c’était l’occasion parfaite. »

Rish Kombucha
Le kombucha est un thé que l’on fait fermenter dans un récipient hermétique, où l’on place une culture de levures et de bactéries qui se présentent sous la forme d’une rondelle blanche, un peu caoutchouteuse. C’est un thé que l’on fait fermenter dans un récipient hermétique, où l’on place une culture de levures et de bactéries qui se présentent sous la forme d’une rondelle blanche, un peu caoutchouteuse. ©D.R.

Une croissance fulgurante

RISH naît en mars 2021 avec trois clients seulement : Animo, Le Petit Mercado et Urban Therapy. Rapidement, la petite start-up va connaître une progression fulgurante. En six mois, la marque compte 50 clients et un distributeur. Aujourd’hui, accompagnée de 6 employés, elle produit 300 000 bouteilles par an, disponibles dans 450 points de vente, dont 80 % dans l’Horeca. Un positionnement stratégique qui a permis à RISH de devenir une alternative recherchée aussi bien du côté des adresses gastronomiques (Le Coq aux Champs, L’Eau Vive, Le Chalet de la Forêt…) que des restos et cafés soucieux de leur carte (Seven, Batch, Nightshop…).

« J’ai transformé l’une de mes faiblesses en force. Comme je n’avais qu’un nombre limité de bouteilles à commercialiser, j’étais très sélective sur mes revendeurs. Je voulais des adresses qui soient totalement alignées avec le positionnement de RISH, histoire de ne pas en faire un produit de supermarché que l’on abandonne sur une étale. Je voulais rencontrer le sommelier, et qu’il devienne pour ainsi dire ambassadeur du produit, car convaincu lui-même par celui-ci ». Le retail représente 20% des revendeurs seulement, avec beaucoup d’adresses à l’ancrage bio comme Séquoia, Brut ou Rob.

Rish kombucha
Rish se décline en 4 bouteilles : original, hibiscus, gingembre et basil smash. ©D.R.

Une première ouverture de capital

Jusqu’ici, Nouné était la seule propriétaire et actionnaire de RISH, « L’entreprise a été créée en fonds propres, pas d’investisseurs, de groupes industriels, ni d’associés », explique-t-elle. « Mais vu la maturité du projet et sa croissance continue, j’avais besoin d’un partenaire ». L’entrepreneuse l’annonce à Forbes en primeur. À partir de 2025, elle s’associera avec Jim Bogaert, serial entrepreneur qui a notamment fondé les restaurants La Meute et le bar la Famille, et qui comptabilise près d’une dizaine d’années d’expérience dans l’Horeca. « Jim apportera son réseau et une expertise opérationnelle indispensable, tandis que je pourrai me concentrer sur le développement du produit et la stratégie commerciale. C’est une complémentarité parfaite », précise-t-elle.

RISH Kombucha
Nouné Mouradian, fondatrice de RISH Kombucha ©D.R.

L’avenir : de la start-up au scale-up

Avec un chiffre d’affaires qui atteindra un million d’euros l’an prochain et un investissement de 250 000 € dans une ligne de production automatisée, RISH s’apprête à entrer dans une nouvelle ère. L’objectif ? Multiplier par dix sa capacité de production et s’étendre à de nouveaux marchés. « Nous avons grandi de manière organique jusqu’ici, mais l’automatisation de l’embouteillage nous permettra de nous concentrer encore davantage sur la qualité artisanale de nos boissons », conclut Nouné.

Une production locale et artisanale

Cette qualité artisanale est au centre de l’identité de la marque. Contrairement à de nombreux concurrents, RISH ne se limite pas à une simple recette produite à grande échelle dans des usines délocalisées. Dès ses débuts, Nouné choisit un modèle différent : un atelier de production urbain, d’abord à Saint-Josse, puis à Anderlecht, où chaque bouteille est élaborée à la main. « Nous ne pasteurisons pas nos produits, ce qui préserve les nutriments et les micro-organismes vivants issus de la fermentation. C’est ce qui différencie nos boissons de nombreuses autres sur le marché », explique-t-elle. Yugen, BeKombucha, JAAR… Les marques de kombucha émergent désormais de partout, il s’agit donc de se démarquer de la concurrence. Pour ce faire, RISH a notamment commercialisé un nouveau pet’ nat’ sans alcool. « On a essayé de reproduire la sensation d’un Champagne ou d’un vin naturel pétillant, en associant des ingrédients plus nobles comme des feuilles de figuier sauvage ou des boutons de fleurs de la rose de Damas ».

rish kombucha
Le vin naturel pétillant sans alcool de RISH. ©D.R.

Les produits fermentés, un business à saisir

On n’a jamais autant parlé de fermentation qu’aujourd’hui. Pourtant, la plupart des boissons alcoolisées que l’on consomme depuis la nuit des temps sont fermentées, rappelle Nouné. « Le vin, le Champagne, la bière, le cidre… sont des boissons fermentées, mais on n’y pense même plus. On en parle dans le cas du Kombucha, car c’est une boisson nouvelle, et sans alcool. Pourtant, elle possède aussi une complexité, des arômes, une longueur en bouche… Le processus de production commence dans des cuves, on ensemence notre infusion de thé avec des levures et bactéries, on laisse fermenter puis, au fur et à mesure des jours, on échantillonne, on mesure le taux de pH, le brix, le taux d’acidité pour définir si la fermentation opère… c’est le même travail que celui d’un vigneron finalement. »

La fermentation vient concrètement des levures et bactéries qui vont créer des micro-organismes qui vont offrir cette complexité au Kombucha. « On observe un éveil de plus en plus généralité aujourd’hui autour du bien-être, et des effets néfastes de l’alcool. Les gens savent désormais que la fermentation amène une panoplie de bienfaits. Les micro-organismes vivants générés vont retisser la flore intestinale, aider à mieux digérer, améliorer la disponibilité des nutriments et donc à nous sentir mieux. On ne le répétera jamais assez, notre estomac est notre deuxième cerveau. »

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