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Un psychologue révèle pourquoi le « busy bragging » ruine les relations professionnelles

et
Mark Travers

Vous est-il déjà arrivé qu’un collègue insiste constamment sur le fait qu’il est très occupé, détaillant les tâches interminables qu’il a à faire ou les heures tardives auxquelles il travaille ? Bien qu’il puisse sembler inoffensif, ce comportement peut, à la longue, nuire considérablement aux relations professionnelles.

Le « Busy Bragging » consiste à se vanter régulièrement de son activité ou de sa charge de travail pour donner un sentiment d’importance, de productivité ou de dévouement. S’il est tout à fait légitime de vouloir partager ses difficultés avec des collègues de confiance, lorsque les individus le font principalement pour « paraître stressés » et surmenés, ils tendent à glorifier la lutte et à aliéner ceux qui les entourent.

L’intention sous-jacente est généralement de projeter une image d’indispensable et de travailleur acharné, même si l’efficacité ou les résultats réels du travail ne sont pas nécessairement mis en évidence. Le « Busy Bragging » peut être un moyen subtil de rechercher la validation ou l’admiration des collègues et des supérieurs.

Une étude publiée en 2024 dans la revue Personnel Psychology s’est penchée sur ce phénomène et a constaté qu’il avait généralement des conséquences interpersonnelles négatives sur le lieu de travail.

Voici deux raisons pour lesquelles, selon l’étude, le « Busy Bragging » nuit aux relations sur le lieu de travail.

1. Elle rend les gens antipathiques

Les chercheurs ont constaté que la vantardise se retourne souvent contre les collègues qui ont tendance à percevoir les vantards comme moins compétents, probablement parce qu’ils ont l’impression de ne pas savoir gérer leur temps, leur stress ou leur charge de travail de manière efficace.

Si une personne est toujours occupée mais ne produit pas les résultats escomptés, sa productivité peut être mise en doute. Elle peut être perçue comme quelqu’un qui a du mal à établir des priorités ou à déléguer son travail, qui se plaint constamment et qui fait de l’autopromotion.

Les chercheurs ont constaté que ces personnes sont également perçues comme moins chaleureuses et moins sympathiques. Les « busy braggers » se concentrent souvent sur leur charge de travail et leurs réalisations personnelles, ce qui peut être perçu comme égocentrique et arrogant.

En mettant l’accent sur leur propre activité, ces personnes risquent de rejeter ou de minimiser par inadvertance les efforts et les défis de leurs collègues. Cela peut susciter du ressentiment, en particulier si d’autres travaillent tout aussi dur sans chercher à être reconnus. Cela peut également être perçu comme un manque d’intérêt ou d’empathie pour les autres, ce qui les rend moins chaleureux et accessibles.

En outre, les collègues peuvent trouver agaçante le « Busy Bragging », surtout s’il est fréquent et s’il est perçu comme une tentative d’attirer la sympathie ou l’attention. Au fil du temps, ils peuvent être désensibilisés aux plaintes du « busy bragger » et devenir moins empathiques à sa situation. Ils peuvent commencer à croire que la personne exagère et n’est pas sincère.

En conséquence, les chercheurs ont constaté que les collègues d’un « busy bragger » sont moins enclins à lui offrir de l’aide. Ils peuvent penser que le stress de la personne est dû à son inefficacité, ce qui les rend moins compatissants, ou craindre que leurs contributions ou suggestions ne soient accueillies par d’autres plaintes plutôt que par de la gratitude.

Les collègues peuvent également avoir l’impression que leurs efforts pour aider ne seront pas réciproques, car un « busy bragger » est généralement concentré sur son propre stress. Ils peuvent avoir l’impression qu’aider ne changera rien parce qu’ils trouveront toujours quelque chose de nouveau pour se stresser.

En outre, les recherches montrent que les gens trouvent les collègues humbles plus sympathiques. La vantardise devient donc contre-productive, car elle n’aide pas à obtenir du soutien et compromet l’image qu’un vantard stressé souhaite donner de lui-même.

2. Le stress est contagieux

Les chercheurs ont constaté que les collègues de travail qui se vantent d’être occupés ont tendance à se sentir stressés et sont plus susceptibles de connaître des niveaux élevés d’épuisement professionnel.

La recherche montre que le stress d’une personne peut se propager à une autre personne dans le même environnement social. Premièrement, en mettant l’activité sur un piédestal, les personnes qui se vantent d’être occupées peuvent amener les autres à se demander s’ils en font assez.

Deuxièmement, ce type de comportement crée un précédent selon lequel être surchargé est une norme ou une attente et peut créer une pression pour atteindre ce niveau d’activité. Cela peut alimenter une culture du stress sur le lieu de travail où l’apparence d’être occupé est plus valorisée que les performances et le bien-être réels.

En outre, si les membres de l’équipe ont l’impression que le « Busy Bragging » est récompensé ou admiré, cela peut démotiver ceux qui préfèrent travailler tranquillement et efficacement sans chercher à attirer l’attention, ce qui nuit au moral de l’équipe et à la collaboration.

En outre, le fait d’entendre constamment parler du stress d’une autre personne peut s’avérer épuisant et drainant sur le plan émotionnel. Les collègues peuvent prendre leurs distances avec les « busy braggers » et éviter de les aider à préserver leur propre santé mentale et leur énergie émotionnelle.

La vantardise habituelle peut éroder la dynamique positive globale d’un lieu de travail. Si vous rencontrez un « busy bragger », abordez la situation avec empathie mais ne vous sentez pas obligé d’absorber ou de résoudre son stress. Fixez des limites pour protéger votre propre bien-être. Il est important de promouvoir une culture d’entreprise où la collaboration authentique et le respect mutuel sont valorisés par rapport aux apparences de l’affairisme.

Il est également essentiel de gérer consciemment la manière dont nous parlons de notre charge de travail et de notre stress, de prendre conscience de toute vantardise involontaire et de s’attaquer aux motivations sous-jacentes. L’autoréflexion et la communication attentive sont essentielles pour maintenir des relations saines sur le lieu de travail et favoriser une culture d’entreprise plus positive, plus efficace et plus solidaire.

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