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Pourquoi AccorHotels se déleste des murs de ses hôtels

Depuis près de 10 ans déjà, la stratégie du PDG du groupe Accor, Sébastien Bazin, n’a guère changé. La cession du solde du portefeuille immobilier logé dans la filiale AccorInvest devrait libérer le cash nécessaire pour poursuivre l’expansion internationale.

Depuis plus de dix ans déjà, la politique d’expansion de tous les groupes hôteliers repose sur un repli sur leur premier métier (core business) en externalisant au maximum leurs actifs immobiliers histoire de dégager du cash et d’étendre plus rapidement leur toile et leur chiffre d’affaires en multipliant les produits et les enseignes sur tous les continents.

AccorHotels est aujourd’hui présent dans plus de 110 pays avec 5.682 hôtels (dont 293 ouverts l’an dernier) et environ 10.000 restaurants et bars. «En 2025, nous allons nous concentrer sur les marchés à fort potentiel: environ 60% de nos ouvertures se feront sur la région Moyen-Orient, Afrique et Asie-Pacifique», précise au passage à l’AFP la directrice financière du groupe, Martine Gerow.

Le Sofitel Mumbai.

Pour AccorHotels, il s’agissait déjà dès 2018 d’ouvrir plus d’un hôtel par jour. La donne n’a guère changé. Le mandat de Sébastien Bazin, l’actuel PDG aux commandes depuis fin 2013 déjà, devrait être prolongé de trois ans à l’occasion de l’assemblée générale du groupe planifiée en mai. Un délai qui lui permettra de finaliser en moins de deux ans le processus de cession d’AccorInvest, la filiale immobilière dont le sixième groupe hôtelier mondial, qui possède des enseignes comme Ibis, Sofitel, Novotel, Mercure ou Pullman, détient encore 30% des parts.

Sébastien Bazin, le PDG d’AccorHotels. Photo Fabrice Malard

Le moment est particulièrement propice: après avoir mis genou en terre lors de la pandémie, le marché hôtelier s’est bien redressé et les investisseurs internationaux lorgnent à nouveau les murs gérés par les groupes hôteliers les plus solides, actuellement plus attractifs que ceux des bureaux ou des commerces.

Hôtels F1 en mire

L’éventail de marques du groupe AccorHotels.

AccorInvest détient notamment les murs et les fonds de la marque d’entrée de gamme hôtelF1, que le groupe cherche à céder selon une information récente des Echos. «AccorInvest a déjà engagé ce programme de cession d’actifs, qui est abouti pour environ 50%, et F1 fait partie de ce programme», précise Martine Gerow, qui ajoute que sa filiale a «maintenu son activité, indépendamment de son plan de cession d’actifs et enregistré d’importantes plus-values sur ses actifs cédés». En 2024, Accor a ainsi enregistré un chiffre d’affaires de 5,60 milliards d’euros, en hausse de +11%. Sa division « luxe et lifestyle » a vu son activité bondir de +19%, à 2,58 milliards d’euros, et sa division « premium, milieu de gamme et économique » a, elle, augmenté de +5%, à 3,10 milliards d’euros.

«Il y a 25 ans encore, les acteurs sur le segment de l’hôtellerie jugeaient qu’être propriétaire de ses murs permettait de mieux les gérer en bon père de famille. Aujourd’hui, c’est tout le contraire: pour rendre la société sexy et lui permettre de s’étendre plus rapidement par le biais de la franchise, il faut se délester de ces actifs immobiliers qui sont souvent un frein à l’expansion», explique un spécialiste du marché.

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