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Permis dérogatoire pour l’important projet namurois ‘Le Côté Verre’

Après plus de 15 ans de parcours du combattant, le projet immobilier mixte visant à reconvertir le quartier Léopold voisin de la gare de Namur vient de recevoir un permis intégré dérogatoire de l’administration régionale.

C’est une saga immobilière qui occupe promoteur, ville de Namur et riverains depuis plus de 15 ans déjà et qui gangrène depuis plus longtemps encore la revitalisation de tout le quartier de la gare et des rues adjacentes. Le 10 février dernier, le projet aujourd’hui porté par Besix RED selon les plans du bureau d’architectes français Viguier plusieurs fois remis sur le métier avait connu un énième coup d’arrêt suite à la décision rendue par le Conseil d’Etat statuant sur un nouveau recours des opposants contre le périmètre de remembrement urbain (PRU) décidé par les instances communales. Annulé par le Conseil d’Etat, l’octroi de la demande de permis intégré alors sur la table ne pouvait plus être justifié.

Permis dérogatoire sorti de la manche régionale

Mais aujourd’hui, le Collège de la Ville de Namur, qui continue à soutenir le projet bec et ongles, se réjouit de l’octroi du permis intégré délivré par les fonctionnaires régionaux et martèle à nouveau que « cette décision constitue une avancée décisive dans la concrétisation de ce projet vital pour la redynamisation du Nord de la corbeille et du Quartier Léopold. Il sera également bénéfique pour l’attractivité du centre-ville ».

Vue aérienne sur l’emplacement stratégique du projet à partir du centre urbain. ©Jean-Paul Viguier Architectes

L’autorisation dérogatoire confirmée ce vendredi matin risque encore de faire grincer les dents des opposants au projet. Pour rappel, celui-ci comprend l’assainissement du sol, la démolition de constructions existantes, la plantation de plus d’une centaine d’arbres, la construction et, bien sûr, l’exploitation d’un pôle multifonctionnel. En l’état actuel, la dernière mouture déposée par le promoteur intègre une surface commerciale nette de 13.698 m², 3.725 m² d’activités de services et loisirs, 8.421 m² de bureaux, 112 logements, 831 emplacements de parking souterrain, la modification et la suppression de voiries communales et l’aménagement d’espaces publics en gradins.

Les fonctionnaires régionaux fondent leur décision sur le nouveau Code du Développement territorial (CoDT): celui-ci permet en effet de déroger à l’affectation actuelle du plan de secteur en zone d’activité économique mixte autorisant les fonctions commerciales et de bureaux à condition d’y inclure du logement. Selon les fonctionnaires, qui relèvent que la fonction résidentielle ne représente que 12% du projet et est donc accessoire, le permis d’urbanisme peut être octroyé en dérogation au Plan de secteur car les installations ou les bâtiments existaient avant l’entrée en vigueur du plan de secteur et ne subissent que des actes et travaux de transformation, d’agrandissement, de reconstruction.

L’intérieur de l’îlot mixte est ses circulations douces en gradins. ©Jean-Paul Viguier Architectes

« En phase avec la vision régionale »

Autre argument de fond avancé par les autorités régionales: le projet se justifie(rait) au regard de l’adoption par la Wallonie de sa stratégie territoriale wallonne qui vise à freiner l’étalement urbain et à redynamiser les centres-villes. « Dans cette logique, le pôle multifonctionnel visé bénéficie d’une légitimité renforcée », insiste Stéphanie Scailquin, l’échevine de l’Urbanisme et de l’Aménagement du Territoire. Celle-ci ajoute que la première version du projet, critiquée par l’Observatoire du commerce, a été revue en profondeur. « Les ajustements opérés ont permis de lever les réserves émises et d’obtenir  la validation du volet commercial par l’autorité régionale en charge de ces matières », ajoute l’échevine.

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