Nathalie d’Harveng, une manager alignée

Il y a pile quatre ans, l’entrepreneuse bruxelloise était invitée chez Forbes à New York pour pitcher sa marque Nats Rawline à coups de délicieux gâteaux crus. Depuis, Nathalie d’Harveng fournit des en-cas healthy à tous les supermarchés Wholefoods des Etats-Unis, le headquarter d’Apple à Cupertino et celui de Disney à Los Angeles… Rencontre dans son atelier à Liège.

« Mes gâteaux sont très populaires aux Etats-Unis même s’ils coûtent une fortune ! » (5,40 euros pour le pack duo en Belgique contre 10,99 dollars aux US) « C’est un produit de luxe là-bas et pourtant ça se vend comme des petits pains. » Chez nous, la marque Nats Rawline est distribuée chez Delhaize, Carrefour, Bio Planet (le groupe Colruyt) et la plupart des autres magasins et épiceries bio et est dans le pipe pour recevoir la fameuse certification B Corp qui mesure l’impact des entreprises sur l’environnement et labellise les plus vertueuses d’entre elles. « Tu dois faire ton bilan carbone, ton mapping d’activité sociale et environnementale… C’est très exigeant. Dans quelques années toutes les entreprises devront le faire. Mon objectif pour l’atteindre? Revaloriser les chutes alimentaires et sensibiliser mes clients afin qu’ils ne jettent plus leurs invendus. »

Femme de terrain

En 2016, quand Nathalie d’Harveng rencontre les équipes de Delhaize pour demander s’il y avait de l’intérêt pour les gâteaux crus, vegan et sans additifs qu’elle avait mis au point, elles ont été tout de suite emballées par le concept… « Je travaillais encore dans le retail. Je faisais mes gâteaux toute seule dans ma cuisine et je n’avais ni la capacité ni les moyens de produire mes raw cakes à grande échelle. » C’est alors que la marque au lion la met en contact avec Michaël Labro alias Docteur macarons pour potentiellement partager l’atelier où il venait d’emménager à Liège. « Cet espace de 2000 m2 était trop grand pour lui tout seul. Nous nous sommes très vite mis d’accord pour nous associer. C’est peut-être la personne qui m’inspire le plus, niveau business. Il a le don d’identifier les talents et les forces de chacun de ses employés. Il ne veut formater personne mais laisse les gens libres de déployer leurs ailes. Pour lui, chaque membre de sa boîte est un entrepreneur, chacun.e dans son domaine. Ce qui est très inspirant aussi, c’est sa manière de toujours vouloir perfectionner son produit et ses méthodes de production. J’ai beaucoup appris grâce à lui. » Inspirée par le parcours hors norme du CEO de PMSweet, Nathalie d’Harveng va bosser ses recettes jours et nuits pendant cinq ans. « Tout ce temps passé à l’atelier, une charlotte sur la tête, m’a permis de constituer une base technique et une équipe solide et, très important, un lien privilégié avec chaque opérateur qui travaille pour moi tous les jours. » Investie et passionnée, Nathalie d’Harveng passe donc 40% de son temps sur la ligne de production. Le reste du temps, elle le consacre à mettre au point ses stratégies marketing et de communication. « Même si maintenant le produit et les process sont rodés, impossible pour moi de me couper de la production. Les premières années, j’étais 7 jours sur 7 dans mon atelier. Je pleurais tous les soirs d’épuisement. Heureusement, aujourd’hui ça roule et je peux un peu lever le pied mais j’ai toujours un besoin viscéral d’être avec mes équipes, sur le terrain. »

30.000 gâteaux crus sortent quotidiennement de l’atelier liégeois que Nathalie d’Harveng partage avec l’entrepreneur Michaël Labro.