Quoi de plus agréable que de faire rimer plaisir et investissement ? Certains véhicules de placement alternatifs et originaux ont non seulement le vent en poupe, ils peuvent aussi se révéler très enrichissants. D’un point de vue financier comme sur un plan plus personnel.
De toutes les façons de faire fructifier son patrimoine, la diversification reste sans conteste la plus intéressante. Elle peut aussi s’avérer amusante, voire passionnante si l’on opte pour des investissements alternatifs et tangibles, parce que ceux-ci dépassent très souvent le simple cadre financier. Investir par exemple dans un objet d’art ou de collection peut être source de nombreux plaisirs tels que la découverte, la quête de la perle rare, le sentiment d’appartenance à une communauté ou encore la stimulation intellectuelle. Sans oublier le rendement financier potentiel, qui se mesure en termes de plus-value à la revente. Lorsqu’on évoque les investissements tangibles, on pense généralement à l’art, aux voitures de collection ou encore à l’or et aux métaux précieux, mais le choix est en réalité bien plus vaste et ne cesse de s’étendre. Ainsi des sneakers. Cela fait quelques années qu’elles ne sont plus seulement des baskets à la mode : certains modèles sont véritablement devenus des objets de valeur et transitent par les plus grandes maisons d’enchères. L’an dernier, Sotheby’s a ainsi battu le record mondial en vendant pour près de 2,1 millions d’euros une paire de Air Jordan 13 Bred signée et portée par Michael Jordan lors de la finale NBA 1998.
D’autres paires avaient déjà dépassé le million aux enchères auparavant, comme les Nike Air Yeezy 1 portées par Kayne West aux Grammy Awards 2008 et adjugées en 2021 pour près de 1,7 millions d’euros. Comme en témoignent ces ventes records, le marché des sneakers est friand de modèles historiques, d’éditions limitées ou encore de collaborations inédites, et c’est justement ce qui rend la quête excitante pour les investisseurs et collectionneurs !
Le marché des sneakers est friand de modèles historiques, d’éditions limitées ou encore de collaborations inédites.
La recherche de la perle rare, de l’objet raffiné et unique est aussi un frisson qu’on peut s’offrir en investissant dans la maroquinerie de luxe. Hermès, Chanel ou encore Louis Vuitton restent des valeurs sûres dans ce secteur, cependant les prix s’envolent clairement moins haut que pour d’autres produits hauts de gamme. A ce jour, le record avoisine par exemple les 360.000 euros pour un sac Birkin 25 signé Hermès et réalisé en crocodile Niloticus de l’Himalaya avec des détails en or blanc et diamants.
Valeurs intemporelles
Pour ceux qui préfèrent les objets de luxe dont les montants peuvent atteindre sept chiffres, mieux vaut se tourner vers les montres. Comme pour les sneakers, certains modèles très prisés peuvent doubler voire tripler de valeur dès la sortie du magasin : c’est le cas entre autres de la Rolex Daytona, la Patek Philippe Nautilus ou encore l’Audemars Piguet Royal Oak. Pour dépasser le cap du million, il faut cependant viser le très haut de gamme comme la Patek Philippe World Time Ref. 2523J ‘North America’ en or 18 carats (3 exemplaires connus au monde) qui s’est vendue environ 7,9 millions d’euros chez Christie’s l’an dernier.
L’avantage d’une montre par rapport à d’autres objets de luxe est qu’elle peut se porter sans forcément se dévaluer, et c’est peut-être ce qui explique l’engouement des investisseurs et collectionneurs pour l’horlogerie. En général les bons modèles prennent chaque année une valeur équivalente au double de l’inflation et selon le Luxury Investment Index de Knight Frank, le secteur affiche une croissance de 138 % sur 10 ans. C’est l’une des plus élevées.
Or liquide
L’investissement de luxe qui a le plus la cote selon Knight Frank est toutefois l’alcool. Avec respectivement 146 % et 280 % de progression lors de la dernière décennie, le vin et les whiskies tiennent le haut du panier. Le roi des spiritueux est pour ainsi dire devenu un or liquide dont le marché mondial est dopé depuis quelques années par le rajeunissement et l’élargissement de son public – notamment en Asie.
Une bouteille de Macallan de 1926 illustrée par Valerio Adami (12 exemplaires au monde) a par exemple atteint un record du monde en se vendant 2,5 millions d’euros chez Sotheby’s l’an dernier. Comme dans tout investissement tangible, ce qui est rare et cher est particulièrement recherché, mais dans le cas du whisky on peut également ajouter le critère d’ancienneté. Investir dans l’alcool permet de goûter au plaisir de dénicher, de collectionner, voire de déguster, mais cela peut aussi prendre une dimension patrimoniale lorsqu’on place son argent directement dans un domaine viticole.
Rendement galopant
Les investisseurs qui désirent se connecter à la nature et au vivant peuvent aussi se tourner vers les chevaux, et plus particulièrement ceux de course. C’est en effet le secteur équin qui brasse le plus d’argent, que ce soit au niveau des gains en course ou des adjudications lors des ventes aux enchères : 4 millions d’euros fin 2023 pour une jument de 4 ans affichant 50 % de victoires, 2,4 millions d’euros quelques mois plus tôt pour un poulain aux origines prestigieuses, etc.
C’est le secteur équin
qui brasse le plus d’argent.
Ce monde historiquement réservé aux connaisseurs s’ouvre de plus en plus aux non-initiés via des « racing club » qui permettent d’investir dans des parts d’écuries et/ou de chevaux. Les risques sont élevés puisqu’il s’agit d’un investissement vivant, mais pour les passionnés rien ne vaut les liens étroits qui peuvent se tisser avec l’animal, ou encore l’adrénaline que procure une course lorsqu’elle est vécue en tant que propriétaire.