L’utilisation de l’Intelligence Artificielle générative pourrait apporter une croissance économique significative à la Belgique, avec une augmentation potentielle de son PIB de 45 à 50 milliards d’euros au cours de la prochaine décennie.
Une étude réalisée par Implement Consulting Group pour Google révèle que pour 64 % des emplois en Belgique, soit 3,2 millions de postes, l’IA générative pourrait être utile. De plus, 76 % des travailleurs belges estiment que l’IA générative augmentera leur productivité professionnelle.
« Beaucoup de Belges ont déjà adopté la technologie pour en tirer profit. C’est notamment dû à sa facilité d’utilisation par le biais de prompts en langage normal. Mais notre main-d’œuvre a besoin de plus qu’une simple mise à niveau numérique et il existe un besoin généralisé de requalification. Parmi les travailleurs belges qui indiquent que l’IA changera complètement ou légèrement leur travail, 30 % s’attendent à devoir se remettre à niveau ou suivre un certain type de formation au cours des cinq prochaines années en raison de l’IA. Cela représente environ 700 000 employés en Belgique », explique Thierry Geerts, Country Director Google Belgique et Luxembourg.
Ecart entre les PME et les grandes entreprises
Malgré les avantages économiques potentiels de l’IA générative, il reste un écart entre les grandes entreprises et les petites et moyennes entreprises (PME). Les chiffres montrent que seulement 13 % des PME belges ont adopté l’IA en 2023, par rapport à 48 % des grandes entreprises, soulignant un besoin de progression dans ce domaine.
« Alors que les PME ont été plus lentes à adopter l’IA, l’IA générative pourrait accélérer ce processus. Elle ne nécessite que peu ou pas de données, ce qui permet aux PME de l’utiliser sans effort », observe Thierry Geerts.
L’IA générative devrait impacter jusqu’à 3,6 millions d’emplois en Belgique, en automatisant certaines tâches et en améliorant la productivité dans divers secteurs, notamment les services. Un sondage indique que 76 % des travailleurs belges envisagent une amélioration de leur productivité grâce à l’IA générative, tandis que 40 % perçoivent un impact positif plus large de l’IA sur leur travail. Il est essentiel de noter que l’IA générative exigera également un processus de requalification des travailleurs pour s’adapter à ce nouveau paysage numérique en constante évolution.
Elle peut aussi aider l’humain à relever des défis sociétaux tels que le changement climatique. Par exemple, l’IA, couplée à d’autres solutions numériques, devrait permettre de réduire les émissions de CO2 de la Belgique de 25 à 30 % d’ici 2050. De plus, elle offre des solutions à l’augmentation des dépenses de santé et à la pénurie de main-d’œuvre en optimisant les ressources critiques telles que l’automatisation des tâches administratives et l’amélioration des soins aux patients, y compris une meilleure détection des maladies complexes et rares.
En fin de compte, l’IA générative offre une multitude d’opportunités pour l’innovation, la productivité et le développement économique en Belgique. Le pays peut renforcer sa compétitivité en mettant en place des politiques favorables, en améliorant les compétences des travailleurs et en encourageant l’innovation dans ce domaine en pleine expansion. Les autorités belges reconnaissent le potentiel de l’IA générative pour résoudre des défis sociétaux majeurs, tels que le changement climatique et la pénurie de main-d’œuvre, tout en stimulant la croissance économique et la prospérité à long terme.
« Pas de pétrole, mais des cerveaux »
« En Belgique, nous n’avons pas de pétrole, mais nous avons des cerveaux. Notre meilleure matière première se trouve à 1,70 mètre du sol, dans la tête de nos talents. En partant de ce constat, nous pouvons voir l’IA comme une menace directe. Ou comme une intelligence augmentée qui nous aidera à nous détacher des tâches répétitives pour nous concentrer sur la vraie valeur humaine ajoutée : la créativité, l’analyse, l’esprit critique. Selon moi, l’IA peut complètement débloquer les capacités de nos entreprises et de nos PME dans les années à venir », estime le Premier ministre Alexander De Croo (Open VLD).