« Je voulais avoir une activité pendant mes études. J’avais des bonnes notes, mais je n’étais pas une bonne étudiante » , raconte Audrey Joris.
Sa première entreprise, Alicia & Audrey Collections, vendait des manteaux réversibles. C’est en emménageant dans son kot que l’ébauche d’AFC se dessine « J’habitais avec Augustin, aujourd’hui mon associé. Nous dénichions du mobilier de seconde main que nous retapions chez nous. Nous organisions des dîners auxquels nous exposions nos trouvailles pour les vendre. »
La fin de leurs études et l’entrée sur le marché du travail voient leurs préoccupations et celles de leur environnement évoluer : son associé et elle décident de répondre à la demande de s’équiper avec du mobilier pointu « sans mettre des montants exorbitants sur la table ». Après un passage dans l’accélérateur Belfius, AFC collection devient ce qu’il est aujourd’hui, le précédent modèle n’étant pas « scalable ». One-stop shop, options de leasing, conception de projets d’intérieurs, combinaison de shopping digital et physique…« C’est un univers très traditionnel. Notre modèle est très innovant. » Leur premier showroom a ouvert à Bruxelles il y a trois ans, il y a deux ans à Knokke et leur prochaine ouverture est prévue à Anvers. « nous l’avons reporté car j’ai eu mon deuxième enfant. » La formule de leasing est inspirée de la formule de financement d’une voiture « Lorsqu’on achète son premier bien, on n’a plus d’argent disponible pour se meubler. Les jeunes universitaires vont alors le faire au fur et à mesure ce qui prive d’une harmonie d’ensemble. Nous voulons démocratiser le luxe pour le monde de l’intérieur sans passer par cinq ans de low cost. »
Audrey Joris se dit poussée par le « what’s next » et avoue avoir besoin de se projeter. Ils ont pris du temps, son associé et elle, pour structurer leur entreprise, établir des process « c’était plus challengeant pour moi. Je mesure la responsabilité d’être tout d’un coup 12 personnes, alors qu’au début, on a rien à perdre à part pour soi-même. Nous devons tout faire pour que notre équipe continue à tourner. Toutes ces personnes qui travaillent pour nous dépendent du succès de AFC.»
La jeune dirigeante constate une évolution dans la perception de la qualité de vie : si les belges ont gardé une brique dans le ventre, ils sont plus enclins à étaler le budget de leur installation pour garder un peu de marge et voyager, par exemple. « Cette tendance nous vient des États-Unis. On veut mieux vivre, on compare le quotidien via Instagram. » Active dans le B2B en plus du B2C, Audrey Joris confie ressentir de la joie lorsqu’elle observe l’impact de leur activité « c’est vraiment un bonheur de voir des jeunes familles venir chez nous avec leur enfant qui joue par terre et leur chien, de voir qu’ils se sentent bien chez eux grâce à notre travail. C’est à la fois intime et joyeux. »