En mars 2024, Ring Twice, la première plateforme belge de l’économie collaborative, annonçait l’acquisition de Frizbiz, un acteur majeur du secteur en France. Cette acquisition permet à Ring Twice de s’étendre à l’international, portant son portefeuille d’utilisateurs à plus de 1,3 million, équitablement répartis entre la Belgique et la France, avec pour ambition d’atteindre 15 millions d’euros de services par an dès l’année prochaine.
L’opération offre à Ring Twice une opportunité unique d’entrer sur le marché français sans partir de zéro, bénéficiant ainsi de la base solide de Frizbiz et de ses 700.000 utilisateurs. Ring Twice et Frizbiz partagent une histoire et des valeurs similaires, ayant toutes deux été fondées en 2013. « Cette acquisition stratégique vise à combiner les forces des deux entreprises pour créer la meilleure solution répondant aux besoins des utilisateurs », explique Jonathan Schockaert, CEO de Ring Twice. Entretien.
Comment se passe l’intégration de Frizbiz?
Nous sommes en contact avec les fondateurs depuis quelques années et l’alignement de nos visions a facilité l’acquisition. Actuellement, nous travaillons principalement sur la migration de leurs utilisateurs vers notre plateforme belge, ce qui devrait être achevé d’ici août. Pour l’instant, la croissance est stable mais nous nous concentrons sur cette intégration avant de pousser plus loin notre développement en France.
Comment est née l’idée de Ring Twice?
L’idée de Ring Twice est née en 2013. Elle est venue de notre groupe d’études à Louvain-la-Neuve où nous devions collaborer sur un projet de mémoire réunissant diverses disciplines. Nous avons découvert le concept de TaskRabbit aux États-Unis, et nous avons pensé que c’était une excellente idée à adapter pour la Belgique et l’Europe. Après des mois de recherche, nous avons décidé de nous lancer pour de bon.
Quel est le principal défi de cette expansion internationale?
Le premier défi est l’internationalisation en soi. Chaque marché a ses spécificités, et bien que Frizbiz partage nos valeurs, nous devons nous adapter à de nouvelles contraintes légales et concurrentielles. Le deuxième défi, qui reste crucial, est la rentabilité. Nous devons continuellement optimiser notre modèle pour maintenir et améliorer notre rentabilité, surtout avec les augmentations de coûts récentes.
Quel a été l’impact de la crise sanitaire sur Ring Twice?
La crise a été très difficile pour nous. Nous avons perdu 80% de notre volume du jour au lendemain. Cependant, la pandémie a aussi renforcé notre sens communautaire, car cela nous a permis de lancer une plateforme de bénévolat qui a rencontré un grand succès. Beaucoup de bénévoles se sont proposé pour faire des courses, par exemple. Cet élan de solidarité chez nos prestataires et utilisateurs a vraiment mis en lumière les valeurs humaines et communautaires de Ring Twice.
Avant la pandémie, Ring Twice s’appelait ListMinut. Pourquoi ce changement de nom ?
Le rebranding a été influencé par la pandémie. Ring Twice vise à mettre en avant l’aspect communautaire et la rencontre entre prestataires et clients. Nous souhaitons que chaque interaction soit basée sur la confiance et l’égalité, ce qui reflète notre volonté de créer une communauté solide et fiable.
En 2016, vous aviez déjà tenté de vous étendre à l’international, mais sans succès. Comment expliquez-vous cet échec ?
Nous avions tenté de nous développer en attaquant uniquement le marché parisien et en nous concentrant exclusivement sur le secteur du bricolage. Cette approche s’est révélée insuffisante en raison du manque de récurrence des services demandés, contrairement à notre stratégie actuelle qui consiste à proposer une grande diversité de services pour répondre à des besoins variés du quotidien, tels que le bricolage, la garde d’animaux, et des cours particuliers, afin de favoriser des interactions plus fréquentes et régulières entre prestataires et clients.
Quels sont vos objectifs pour Ring Twice?
À court terme, notre priorité est de finaliser l’intégration de Frizbiz et de renforcer notre position en France. Nous envisageons aussi une expansion plus large à l’international, en fonction des opportunités qui se présenteront. La stratégie d’acquisition nous semble la meilleure approche pour croître efficacement.