Roseline d’Oreye, illustratrice reconvertie dans la création de foulards en soie, raconte son parcours et sa transition de l’univers de l’illustration jeunesse vers un support textile, le foulard. Elle évoque les symboles culturels et créatifs qui l’inspirent, ainsi que les défis auxquels elle fait face en tant qu’entrepreneure à Bruxelles.
Vous avez commencé par illustrer des livres pour enfants. Comment êtes-vous passée à la création de foulards en soie ?
J’ai démarré ma carrière dans l’illustration de livres pour enfants, tout en cherchant constamment de nouvelles voies d’expression. Après avoir exploré différents médias, je souhaitais une forme d’expression plus personnelle. Un jour, on m’a offert un carré de soie, qui m’a d’abord semblé dépassé, mais j’ai rapidement saisi son potentiel créatif et symbolique.
Quelle est la symbolique qui vous attire dans le carré de soie ?
La soie me fascine par son histoire et ses caractéristiques uniques. Elle est un lien culturel entre l’Orient et l’Occident. De plus, son processus de transformation – le cocon qui permet à la chenille de devenir papillon – m’inspire profondément, tout comme sa douceur qui convient à toutes les peaux, même les plus sensibles.
En quoi le foulard vous offre-t-il une liberté de création ?
Le foulard constitue un espace de création infini. Il représente une surface où tout est possible en termes de design, permettant de raconter des histoires uniques et d’être interprété de multiples façons. Cette liberté est une source constante d’inspiration.
Quels sont les défis que vous rencontrez aujourd’hui en tant qu’entrepreneure dans ce domaine ?
Assurer un équilibre entre la croissance de mon activité et la préservation de la qualité est un défi majeur. J’aspire à me développer à l’international tout en restant fidèle à l’artisanat et à l’authenticité qui sont essentiels dans mes créations.
Comment le public réagit-il à vos créations, particulièrement dans votre boutique à Bruxelles ?
Ma boutique attire une clientèle diverse, incluant touristes et locaux, ce qui me ravit. Les gens semblent intrigués par l’univers que j’ai créé, et c’est gratifiant de voir l’intérêt pour les histoires derrière chaque foulard. Chaque visiteur représente une opportunité d’échange et d’inspiration.
Quels sont vos projets l’avenir?
Récemment, j’ai terminé une formation passionnante, qui m’a permis de réfléchir à la dimension internationale de mon projet. Bien que je n’aie pas encore une vision claire sur ce sujet, je ressens un besoin d’explorer de nouveaux horizons. En effet, depuis le début, je constate que la culture du carré de soie n’est pas aussi ancrée en Belgique que dans d’autres pays, notamment européens.
Pour moi, le défi consiste à éveiller la curiosité des Belges à l’égard de cette tradition, qui est beaucoup plus présente dans d’autres cultures, tels que le monde arabe ou en Asie, notamment au Japon et en Corée. Même aux États-Unis, le foulard est un élément de mode prisé. Ici, en Belgique, bien que les consommateurs achètent, il y a une proportion plus élevée de personnes qui ne connaissent pas réellement le carré de soie et son utilisation alors que les Français, par exemple, savent immédiatement comment le porter lorsqu’on leur en offre un.
Je souhaite continuer à explorer et à créer, tout en maintenant un contact personnel avec mes clients. Mon objectif est de séduire par la qualité et l’authenticité de mes foulards, tout en partageant ces créations avec un public plus large. Il est important pour moi de rester fidèle à ma vision tout en croissant de manière organique.
Vos foulards sont fabriqués en Italie. Pourquoi ce choix ?
J’ai choisi l’Italie pour sa qualité irréprochable et son savoir-faire depuis des centaines d’années, ce qui assure à mes foulards une durabilité et une finesse exceptionnelles. Je souhaite offrir le meilleur à mes clients, et la fabrication italienne répond à cette exigence.
La boutique de Roseline d’Oreye est située dans la Galerie du Roi à Bruxelles.