À Paris, les Belges de Bruxelles, Anvers et Liège se distinguent au Salon du Dessin et à Drawing Now.
Huit galeries belges exposent au Salon du Dessin, dans l’ancienne bourse de Paris, au Palais Brongniart, et au Carreau du Temple, pour Drawing Now, salon contemporain.
Dans le premier, des monuments comme Auguste Rodin, Edvard Munch ou Pierre Bonnard côtoient des géants de la littérature (Victor Hugo, grand dessinateur) ou de la musique (un dessin à quatre mains de Chopin et Delacroix). Deux galeries belges se distinguent. Celle de Ronny van de Velde a longtemps été un pilier de Knokke, avant d’ouvrir un espace à Anvers. Cette année, Ronny et Jessy, revenus pour la première fois depuis 2008 avec leur petit-fils, Henri Steenbeke (la relève), exposent le futuriste anversois belge Jules Schmalzigaug, dont ils ont publié un somptueux catalogue raisonné en deux volumes chez Ludion. La sémillante Jessy apprécie particulièrement ce salon, où « il est moins question de marché que de passion ». Et Patrick Lancz, un habitué, se fie « au hasard » des découvertes : Spilliaert ou Craco, bien sûr, mais aussi le Bruxellois Walter Sauer, avec une Femme au voile à damiers noirs et blancs qui attire plus d’un regard.

Enfin, le Belge Gideon Kiefer sera peut-être lauréat du 18e Prix de dessin d’art contemporain de la Fondation Daniel et Florence Guerlain.
Quotidien espiègle
Drawing Now réunit 6 autres galeries belges. Chez Husk Gallery, Peter Depelchin, devenu newyorkais depuis que son épouse archéologue a intégré le MoMA, a vendu tous ses petits dessins « inspirés par les feuilles mortes sur l’asphalte newyorkais ».
Alexis Rastel a ouvert Archiraar à Bruxelles en 2012. Il regrette la décision de la Fédération Wallonie Bruxelles, en 2024, de supprimer l’aide aux entreprises participant à des foires étrangères (jusqu’à 15 000 euros annuels), et les menaces sur la TVA réduite des œuvres d’art, ce qui nuira aux Belges. Sur son stand, il associe la Française bruxelloise Mélanie Berger à trois dessins du Bolognais Enne Boi (également street artist sous le pseudo de Cane Morto) intitulés Rebus, où il reconstitue sa chute d’une falaise, dont il ne conserve aucun souvenir.

L’Italienne Rina Zavagl a ouvert sa seconde Galerie Martel (après Paris) chaussée d’Ixelles en novembre 2024. Elle expose le 9e art, notamment les dessins mixtes (aquarelle et mine) de Pablo Auladell, Catalan d’Alicante, réminiscence de Delvaux. Sophie Kuijken, native de Bruges, propose ses portraits sur plâtre faussement normaux chez Nathalie Obadia, et Irène Laub présente les visions d’un quotidien espiègle du Belge Bernard Villers, né en 1939, et les « expérimentations méditatives » de l’Islandaise bruxelloise Guðný Rósa Ingimarsdóttir.