Il y a un an et demi, Helena était complètement inconnue du grand public et encore en plein dans ses études supérieures. Une participation à la Star Academy française plus tard et la vie de auteure-compositrice-interprète brainoise a radicalement changé.
Helena a su conquérir le cœur des Belges et des Français en atteignant la demi-finale de la célèbre émission, puis a connu trois grands succès avec ses singles «
Aimée pour de vrai« , «
Summer body » et «
Mauvais garçon« . Elle dévoile ce 14 mars son premier album, simplement intitulé « Hélé ».
Grâce à sa proximité avec son public et son authenticité, Helena s’est bâtie une communauté de fans de plus en plus fidèle et engagée. Elle a d’ailleurs remporté le prix de la Révélation belge de l’année 2024 aux NRJ Music Awards l’automne dernier et s’apprête à défendre son album lors d’une tournée en France et en Belgique.
Comment la musique est-elle venue à vous? On peut imaginer que cela n’a pas commencé avec la Star Academy…
Elle est venue à moi via la danse, que j’ai beaucoup pratiquée de mes cinq à mes seize ans. Forcément, quand on aime danser, on aime la musique. J’ai ensuite arrêté la danse d’une manière assez brutale car j’en avais marre et parce que j’avais des problèmes de santé. Il a alors bien fallu compenser le manque d’une passion. C’est là que je me suis dirigée vers le chant et surtout le piano. J’ai commencé à tapoter sur cet instrument à seize ans et j’ai reçu mon piano à dix-huit. J’ai commencé à apprendre seule le piano, de manière complètement autodidacte. Je ne pensais pas alors que ma vie, ce serait de faire de la musique. J’aimais ça, j’aimais chanter, mais devant personne, et je n’avais pas spécialement besoin d’avoir l’avis de mes proches parce que c’était très intime pour moi de chanter. Et puis un jour, je ne sais pas pourquoi, ni comment, j’ai décidé de m’inscire à la Star Academy.
Vous avez fait cela sur un coup de tête?
Oui, complètement! J’ai été totalement naïve, sans trop réfléchir à ce que je faisais ni pourquoi. C’est presque comme si je faisais une bêtise finalement. Car je n’en avais pas besoin. J’étais hyper heureuse dans ma vie, dans mes études, dans ce que je faisais avec ma famille. Il n’y avait pas cette notion d’exutoire où il fallait que je me prouve quelque chose. Je pense que j’avais envie de savoir ce que les gens pensaient de moi, si ce que je faisais était bien ou non.
Comment ont réagi vos parents lorsqu’ils ont appris que vous étiez retenue pour la Star Academy ?
Mes parents savaient que je chantais mais ne m’avaient encore jamais vraiment entendue le faire. Mais je pense qu’étant donné que j’ai toujours été très consciencieuse, que je les ai toujours beaucoup écoutés dans mes études ou même dans la vie en général, ils se sont dit que j’avais droit à un an de folie, un an de parenthèse. J’étais pile entre mon bachelier et mon master, un moment parfait pour m’octroyer une pause. Et puis, si j’étais reprise parmi 20.000 candidatures, pour eux, c’était un signe.
Une fois au sein de la Star Ac, quand commencez-vous à croire à une potentielle victoire?
Au début, tout ce qui m’importait était de faire la tournée. Je pensais que ça me donnerait un bon boost, me ferait connaître la scène et rencontrer le public et que ça serait génial. Puis je suis arrivée en demi-finale. Là, on se dit qu’on a tout de même une chance sur quatre de carrément gagner l’émission et ça devient vraiment sérieux.
Du jour au lendemain, vous vous retrouvez propulsée sous les projecteurs en dehors de l’émission. Comment avez-vous vécu un tel changement ?
Je pense qu’aucun humain n’est fait pour vivre ça, dans le sens où on n’a pas été éduqué pour faire face à ces comportements vis-à-vis de nous qui changent soudainement. Personne n’est prêt à ça. Forcément, au départ, c’est compliqué de s’habituer. Mais je pense qu’on s’habitue finalement toujours à tout avec le temps. Et avec beaucoup de naïveté en ce qui me concerne aussi. Quand je suis rentrée en Belgique, je voulais voir ma famille, mes amis, je voulais sortir en boîte. Je voulais faire comme dans ma vie d’avant.
Et ca a été possible ?
Si on choisit que notre vie ne change pas, elle ne change pas. Moi, je continue de sortir, de faire exactement ce que je faisais. Je fais toutefois plus attention à ce que je fais, je me camoufle peut-être un peu plus. Mais j’ai gardé ma vie comme avant, avec des gens qui me reconnaissent dans la rue, qui me demandent des photos… Je m’y suis accommodée et préparée.
Votre carrière d’artiste a directement décollé, avec vos différents singles qui ont eu beaucoup de succès dans des registres assez différents… Vous y attendiez-vous ?
Non, évidemment non. Personne ne s’y attend. On ne peut pas savoir à quel point les gens vont être réceptifs, s’ils vont être touchés. En réalité, j’ai eu une chance avec la Star Ac’: les gens ont d’abord apprécié la personne que j’étais avant même de connaître mes chansons, ce qui est très rare dans un parcours d’artiste. On sait qu’on ne démarre pas de rien. Un artiste indépendant qui n’est pas connu du grand public et qui sort des chansons n’a évidemment pas le même impact. Et c’est normal, car il faut se créer toute cette base. Pour moi, c’est la Star Ac’ qui l’a créée.
De quoi seront faits vos prochains mois, maintenant que votre premier album est sorti ?
On a une « petite tournée » qui comporte tout de même un Olympia et une dizaine de dates en France ainsi que deux Ancienne Belgique (12 mai et 5 juin). Puis il y a les festivals cet été (Ronquières Festival le 2 août et les Solidarités le 23 août), suivis d’une tournée des zéniths qui arrive en octobre en France, avec aussi deux Forest National (les 8 et 9 décembre), ce qui est complètement énorme! En fait, c’est une tournée Star Ac’, avec moins de dates et juste pour moi!
En parlant de votre album, dans une des chansons, vous parlez de votre relation avec votre piano. C’est lui qui vous a permis de vivre ?
Cette chanson, c’est l’histoire d’amour que mon piano et moi on a pu vivre depuis le début jusqu’à maintenant. J’adore cette chanson. C’est pour ça d’ailleurs que c’est la première chanson de l’album.
Il n’y a pas de duo sur votre album?
Non, et c’était complètement volontaire car je raconte vraiment des histoires personnelles, des épisodes de ma vie. Je ne voyais pas quelqu’un venir chanter mes mots. Je trouvais ça trop personnel que pour le partager.
Revenons enfin sur ce prix Forbes 30 under 30. Comment l’avez-vous perçu ?
C’est super de se faire récompenser comme cela. Cela fait du bien au moral et à notre ego de se dire qu’il y a des gens qui ont pensé à moi pour me nominer dans cette catégorie. On se dit aussi qu’on n’a pas fait tout ça pour rien. C’est une consécration malgré le fait que ça ne fasse qu’un an. Je me sens privilégiée et reconnue et c’est en fait tout ce que tout artiste cherche.