Le permis d’urbanisme pour la reconversion mixte des tours Proximus, dans le quartier nord de Bruxelles, a été accordé. Mais on ne sait toujours pas si Immobel, le maître d’ouvrage, concrétisera l’essai ou pas.
En théorie, c’est la société de promotion immobilière Immobel, très en vue actuellement au centre-ville avec son chantier de reconversion de l’ex-Centre Monnaie (OXY), qui doit finaliser cet autre ambitieux dossier bruxellois selon les plans des bureaux d’architectes Neutelings Riedijk Architects et Jaspers-Eyers Architects.
Le projet, qui vient d’obtenir le feu vert des autorités régionales, comprend la conversion d’une des deux tours de bureaux en 272 unités de logement et 93 chambres d’étudiant. La tour nord continuera pour sa part à servir de QG pour Proximus; mais c’est tout l’ensemble du foncier concerné qui va changer de visage pour devenir à terme -autour de 2030- un village urbain vertical.
Des équipements supplémentaires amélioreront en effet considérablement la zone avec notamment un auditorium, un gymnase, un espace médical ou un centre de formation pour adultes. Les 23e et 24e étages seront transformés en rooftop agrémenté d’une passerelle piétonne reliant les deux tours et accessible au public extérieur. La base des tours sera également agrandie pour inclure un toit vert accessible aux résidents.
Après le ZIN (ex-tours WTC) de Befimmo, cet autre projet emblématique doit marquer une étape importante dans la revitalisation du quartier nord, le faisant passer d’une zone de bureaux traditionnelle à un quartier davantage multifonctionnel.
Immobel: stop ou encore?
Mais aux dernières nouvelles, il n’est toujours pas confirmé qu’Immobel, qui a dû revoir à la hausse les budgets de ses nombreux développements en cours suite à l’inflation et à ses effets connexes sur le prix de revient de la construction neuve, concrétisera l’essai. Comme nous l’avait laissé entendre son président exécutif, Marnix Galle, en mai dernier, les marges de rentabilité escomptées de la société cotée en bourse ont en effet été considérablement rognées depuis qu’elle a remporté le concours de reconversion des tours lancé par le propriétaire historique et ex-occupant.
Le contrat prévoit une sortie possible au troisième trimestre de cette année; mais ce désistement est assorti d’une importante amende de quelque 50 millions d’euros. Et il faudrait ensuite trouver repreneur, sans doute sur base du permis actuellement acquis, qui vaut son pesant d’or.
Interrogé à chaud ce lundi, Marnix Galle nie avoir décidé de jeter l’éponge et assure tout faire pour mener à bien le projet actuellement sur la table: « Nous sommes à fond dans ce dossier avec nos équipes et espérons en sortir positivement. Au-delà des contraintes financières, bien d’autres enjeux pèsent dans la balance, mais je ne peux pas vous en dire davantage à ce stade », confie-t-il, avant d’ajouter qu’une décision finale devrait tomber dans le courant de l’été.