Bien plus qu’une brasserie, Brussels Beer Project se veut une vision alternative de la Belgique, loin de l’image d’un musée de bière poussiéreux. Malgré sa décision de cesser d’exporter hors Europe, la jeune entreprise continue à avoir le vent en poupe.
En 2013, Sébastien Morvan quitte sa Bretagne natale pour lancer Brussels Beer Project avec son ami Olivier de Brauwere, rencontré lors d’un échange universitaire au Canada. Inspirés par la culture de la bière internationale, les deux amis décident de « rafraîchir la scène brassicole belge » en y intégrant de nouveaux goûts et de nouvelles méthodes écologiques.
Le respect de l’environnement et un impact positif sur la planète sont au cœur de la philosophie de Brussels Beer Project. « Nous accordons beaucoup d’importance à l’environnement et à l’impact en général », souligne Sébastien. Certifié B Corp depuis 2022, Brussels Beer Project s’engage à respecter des normes rigoureuses en matière de performance sociale et environnementale, de transparence et de responsabilité légale. « Nous parlons de People and Planet, c’est-à-dire des gens et de la planète ».
Une bière brassée à partir de pain invendu
L’une des initiatives les plus marquantes est la création de la bière Babylone en 2015, la première bière au monde à être brassée à partir de pain invendu. « L’économie circulaire est au cœur de notre activité. Nous ne brassons d’ailleurs pas seulement avec du pain : nous avons lancé des bières comme la Tough Cookie brassée à partir de spéculoos brisés Dandoy et la Slow Mo avec des betteraves et poires locales. Nous sommes toujours prêts à essayer quelque chose de nouveau ».
L’engagement de Brussels Beer Project envers l’environnement ne s’arrête pas à l’économie circulaire. « Nous travaillons avec des agriculteurs pour avoir de l’orge locale saine, régénérative… respectant le sol vivant et séquestrant du carbone. » Cette démarche a pour objectif non seulement de produire des ingrédients de qualité, mais aussi de protéger les terres agricoles pour les générations futures.
En novembre 2022, Brussels Beer Project décide de supprimer ses exportations hors d’Europe. « Il nous semblait contradictoire de parler d’impact environnemental et de continuer à exporter nos bières à l’autre bout du monde. Nous avons donc choisi de nous concentrer sur le marché européen, même si nous avons vendu nos bières dans plus de 35 pays, dont les États-Unis et plusieurs pays d’Asie », explique Sébastien.
Sans alcool
Brussels Beer Project ne propose pas que des boissons alcoolisées : sa gamme sans alcool, composée de produits comme la bière Pico Bello, connaît un grand succès. « Nous avons une réelle volonté de réduire notre taux moyen d’alcool général et de nous spécialiser en bières sans alcool. Les consommateurs cherchent de plus en plus des options de boissons de qualité qui n’entraînent pas les effets de l’alcool », rappelle Sébastien.
Fort de deux brasseries urbaines à Bruxelles, Brussels Beer Project reste ancré dans sa communauté. « Nous avons voulu des brasseries pour notre communauté, urbaines et accessibles, en transport en commun et à vélo », déclare Sébastien. Ces lieux de production sont également des espaces de rencontre et de partage, contribuant ainsi à une économie locale dynamique.