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En matière d’IA générative, les médias belges n’en ont que pour ChatGPT et Gemini

Quand ils parlent des grands modèles de langage (les LLMs dans le jargon technique), les médias belges ne parlent presque que des IA américaines que sont ChatGPT (OpenAI) et Gemini (Google). Leur domination ne cesse de croître mais d’autres acteurs, européens (Mistral) ou chinois (Deepseek), commencent à émerger alors que la guerre commerciale avec les Etats-Unis ne fait que s’amplifier depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche et que l’Europe cherche à asseoir davantage de souveraineté numérique.

Selon une analyse d’Ammco, une plateforme spécialisée dans le suivi des publications médiatiques, ChatGPT et Gemini dominent outrageusement la concurrence dans les médias belges, avec plus de 12.491 mentions pour ChatGPT sur trois ans. Leur domination ne cesse de croître, comme en témoignent les 1.091 articles publiés durant les deux premiers mois de 2025.

Outre l’intérêt soutenu pour ChatGPT, Ammco constate une progression remarquable de la présence de Gemini dans les médias belges, avec une augmentation de plus de 160% des mentions entre mars 2023 et février 2024 puis entre février 2024 et février dernier. Perplexity suscite également un intérêt croissant.

Influence de l’IA dans de nombreux domaines

Ces technologies américaines influencent pourtant profondément les politiques, le
débat public et transforment des secteurs stratégiques comme la santé, la finance et l’éducation, souligne la plateforme belge. Qui plus est, dans les médias, cette IA générative s’impose comme un outil central pour la production de contenu automatisé.

Cette domination ne va dès lors pas sans susciter des préoccupations croissantes, estime Ammco. La transparence des algorithmes, la gestion des données et les risques accrus de désinformation sont d’ailleurs au cœur des débats soulevés lors de l’AI EU Week 2025, un sommet annuel qui rassemble, au mois de mars, les acteurs belges de l’IA des trois Régions et Communautés, ainsi que des partenaires européens et internationaux.

Riposte européenne

Face à la domination américaine, l’Europe riposte en misant sur des normes éthiques strictes et une régulation rigoureuse, incarnées par l’AI Act. C’est notamment pour cela que Meta, la maison-mère de Facebook, Instagram et WhatsApp, a attendu près d’un an (après le lancement généralisé aux Etats-Unis d’avril 2024) avant de lancer son assistant d’intelligence artificielle générative dans l’Union européenne. Elle justifiait cet attentisme par son manque de visibilité quant à l’interprétation par les autorités européennes des différentes lois qui encadrent les nouvelles technologies, comme le règlement général sur la protection des données (RGPD) et ceux sur les marchés numériques et sur l’IA.

Meta AI sera à présent progressivement proposé sur toutes les applications du géant des réseaus sociaux (Facebook, Instagram, Messenger et WhatsApp), et ce dans six langues différentes. Cet assistant répondra aux questions des utilisateurs en générant des textes et des images. Il a par ailleurs accès à des moteurs de recherche sur internet. Il sera accessible via une icône en forme de cercle bleu

Pour en revenir aux modèles de langage européens, celui des Français de Mistral gagne à présent en visibilité dans les médias belges, avec une augmentation de plus de 150% des mentions. Le Chinois DeepSeek, presque aussi performant que la concurrence mais avec des coûs bien moindres a, lui, fait une entrée remarquée avec 899 mentions en deux mois.

En un an, entre mars 2024 et février 2025, plus de 17.700 articles ont mentionné les termes « intelligence artificielle » ou « Artificial Intelligence » en Belgique.

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