Bruxelles a récemment accueilli un symbole du luxe hôtelier avec l’ouverture du Corinthia Brussels, anciennement le Grand Hôtel Astoria. Après 17 ans de fermeture et une rénovation estimée à 150 millions d’euros, cet hôtel historique renaît sous l’égide du groupe Corinthia. Ce nouvel établissement marque un tournant décisif pour le secteur hôtelier bruxellois, longtemps en quête d’un palace capable de rivaliser avec ceux de Paris, Londres ou Genève.
Un secteur en quête d’icônes
Malgré son statut de capitale européenne, Bruxelles n’a pas toujours eu une offre hôtelière de prestige à la hauteur de ses ambitions. Bien que des adresses renommées comme l’Hôtel Amigo (Rocco Forte), le Steigenberger Wiltcher’s, le Stanhope et le Sofitel Brussels Europe offrent un service haut de gamme, aucune ne parvenait à incarner l’essence du palace iconique tel que l’on peut le trouver dans d’autres grandes villes européennes, où héritage architectural, service ultra-personnalisé et installations d’exception se mêlent.

Le secteur hôtelier bruxellois connaît actuellement une évolution favorable. En 2024, le taux d’occupation moyen des hôtels à Bruxelles a atteint 72,1%, soit une augmentation de 2,2 points par rapport à l’année précédente. Cette performance témoigne d’une reprise du marché, bien que le taux d’occupation reste encore en deçà du niveau cible de 80%, jugé comme celui de la rentabilité optimale pour le secteur. En effet, l’occupation reste encore inférieure de 3,4 points par rapport à 2019, l’année de référence avant la pandémie. Cependant, l’augmentation de 1,1% des revenus par chambre disponible en 2024 indique une croissance continue.
Le Corinthia Brussels : un bouleversement pour l’hôtellerie de luxe

Le Corinthia Brussels, avec ses 126 chambres et suites, son spa exclusif, ses salons élégants et sa restauration ambitieuse, répond à ce besoin d’exception. Ce qui distingue l’établissement, c’est son approche patrimoniale de la rénovation. Sous la direction de l’architecte Francis Metzger, l’hôtel a su préserver des éléments emblématiques comme le salon Palm Court avec son majestueux dôme en verre, tout en intégrant des aménagements modernes répondant aux standards internationaux. L’objectif est clair : attirer une clientèle internationale exigeante, en quête d’une expérience alliant prestige historique et service irréprochable.
Gastronomie : le restaurant Palais Royal, une étoile montante

Le renouveau du luxe hôtelier bruxellois s’accompagne également d’une nouvelle ère gastronomique. Le restaurant Palais Royal, dirigé par le chef David Martin, récompensé de deux étoiles Michelin pour La Paix, s’impose déjà comme une adresse incontournable. Fusionnant produits belges et inspirations japonaises, il incarne le haut de gamme culinaire dans un cadre somptueux. En parallèle, Christophe Hardiquest propose Le Petit Bon Bon, une brasserie, contribuant à la montée en gamme de l’offre gastronomique bruxelloise.
Bruxelles, bientôt destination incontournable du luxe ?
L’ouverture du Corinthia Brussels s’inscrit dans un mouvement plus large de transformation du marché hôtelier bruxellois. En 2024, les revenus par chambre disponible ont augmenté de 1,1% par rapport à l’année précédente, bien que les résultats demeurent modérés par rapport à 2019. De nouveaux projets émergent et des rénovations ambitieuses sont en cours, répondant aux attentes d’une clientèle fortunée.
En effet, la concurrence dans l’hôtellerie de luxe à Bruxelles promet de s’intensifier avec l’ouverture de plusieurs nouveaux hôtels. Le Cardo Brussels Autograph Collection, le plus grand hôtel de Belgique avec ses 532 chambres, a récemment ouvert ses portes, apportant une nouvelle dimension au secteur. L’arrivée de The Standard, un hôtel de 200 chambres prévu pour début 2025 dans le Quartier Nord, représente également une nouvelle étape dans l’augmentation de l’offre de chambres à Bruxelles. Un développement de l’offre qui devrait inévitablement exercer une pression sur les prix et la demande, bien que la concurrence reste encore relativement limitée comparée à d’autres grandes destinations européennes.

Le marché de l’hôtellerie en Belgique est prévu pour atteindre une taille de 2,3 milliards d’euros en 2025, une augmentation significative des investissements dans le secteur. Cependant, malgré ces chiffres positifs, le secteur hôtelier de luxe fait face à certains défis, notamment l’augmentation des coûts opérationnels en raison de la hausse des coûts de main-d’œuvre et d’énergie, ainsi que des attentes de plus en plus fortes des clients pour des pratiques durables et des expériences uniques.
Malgré tout, l’hôtellerie de luxe à Bruxelles bénéficie d’une reprise notable, avec un taux d’occupation des hôtels de 72,1% en 2024, bien que le secteur vise un taux de 80% pour atteindre sa rentabilité optimale. La ville pourrait ainsi connaître un avenir prometteur dans l’hôtellerie de luxe, propulsée par une ouverture accrue d’hôtels comme le Corinthia, mais aussi par une transformation des attentes des voyageurs.