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Antoinette Design, l’entreprise belge devenue référence de la scénographie en Europe

Ne cherchez pas d’Antoinette derrière l’entreprise Antoinette Design. Le nom a été choisi en clin d’oeil à Marie-Antoinette d’Autriche, l’une des premières dames à organiser des banquets à Versailles. Cherchez plutôt Céline Delcourte, et vous trouverez une jeune entrepreneuse de 32 ans qui vient de célébrer le million de chiffre d’affaires grâce à son entreprise de scénographie de table.

Mais qu’entend-on exactement par « scénographie de table » ? Le concept que l’on croise de plus en plus aujourd’hui n’existait pas ou très peu il y a sept ans, lorsque Céline lance Antoinette Design. « À l’époque, je travaille pour une agence d’événementiel dans le secteur du luxe. En tant que gestionnaire de projet, je dois faire appel à une décoratrice, un fleuriste, un menuisier… Toute une coordination qui n’était pas mon boulot à la base. J’ai décidé de créer une entreprise qui offrirait tous ces services en un seul pôle centralisé », explique Céline Delcourte. 

Du mariage privé au lancement de produit de grandes marques

Son entreprise compte aujourd’hui une équipe de six personnes qui se consacrent à la scénographie au sens large, des dîners intimes aux grandes fêtes. L’objectif ? Créer un décor sur-mesure pour rendre chaque événement à part. « Cela passe par le graphisme des invitations jusqu’au choix des luminaires, sans oublier le nappage, les fleurs, le choix des couleurs, le design de la vaisselle… Pour façonner l’espace, on dispose également d’un menuisier capable de créer des cloisons ou d’autres objets à la demande ». 

Préparation des fleurs dans les ateliers Antoinette Design. ©Claude Corda

Soirées privées, mariages, brunchs, afternoon tea, séances photo, lancements de produits… Tout y passe. Ça donne un dîner sous forme de jeu d’échec géant pour une grosse agence parisienne, un mariage champêtre au milieu des vignes, un gueuleton dans une guinguette au milieu de nulle part, un vélo cargo sur-mesure pour une campagne Caudalie, ou un joli buffet pour la presse et les influenceurs dans l’appartement Sézane à Bruxelles. Si elle opère au sens large, l’entreprise développe plus particulièrement son expertise dans le domaine de la décoration de table.

Une marge de progression constante

Lorsque Céline se lance en solo à 25 ans, c’est en personne physique. Elle crée son entreprise avec 4 500 euros de solde de départ. Les deux premières années, elle s’occupe de tout toute seule, de la compta à la com’. « J’attendais de boucler un projet pour acheter du matériel pour le suivant et me constituer une petite réserve, et ainsi de suite. Je réduisais les frais en bossant depuis chez moi et en limitant les stocks. Aujourd’hui, on dispose d’une entreprise de 800 mètres carrés avec tout le matériel possible et imaginable », se remémore Céline. La première année, son entreprise fait 60 000 euros de chiffre d’affaires. Montant qui passe à 130 000 euros trois ans plus tard, puis qui stagnera ensuite pendant la pandémie. L’année qui suit le Covid, elle atteint 600 000 euros, avant de grimper jusqu’au million d’euros de chiffre d’affaires en 2023. 

Des projets de 1000 à 100 000 euros 

Aujourd’hui, son entreprise s’est exportée à Paris et Londres, mais aussi à Barcelone et à Madrid. Chanel, Estée Lauder, Dior, Essentiel Antwerp, L’Oréal, Laurent Perrier… Antoinette Design peut se targuer d’avoir séduit les plus grands noms du luxe. Une vitrine qui offre à l’entreprise une visibilité sans précédent, même si, selon Céline, la plupart de ses clients lui viennent directement d’Instagram (malgré une humble fan base de 22k). Elle est également membre de The Merode, célèbre social club bruxellois.

Pour un événement privé, elle crée un dîner sous la forme d’un jeu d’échec géant. ©Antoinette Design

Une clientèle haut de gamme qui n’empêche pas Céline de se concentrer sur l’essentiel. « Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce ne sont pas les grandes boîtes et les grands noms qui ont forcément les plus gros budgets. Le porte-feuille événementiel est tellement réduit désormais. A contrario, on rencontre des agences dans le secteur de la nourriture, comme une simple marque de farine, avec des budgets colossaux et zéro guideline. Ils nous font 100% confiance et on peut s’éclater », explique Céline. Antoinette Design couvre d’ailleurs une large marge de budgets, avec des projets allant de 1 000€ à 100 000€. 

Assurer une base solide en Belgique

Quand on interroge Céline sur ses ambitions futures, l’entrepreneuse ne prône pas un développement à l’international à tout prix. Malgré une marge de progression énorme, elle souhaite surtout garder le caractère « couture » de sa marque, sans tourner à la multichaîne. Son objectif ? Se recentrer sur le marché local et conquérir le nord du pays, où son équivalent flamand, Tabloo Margot, s’est déjà bien implantée dans le privé. Des deux principales ambitions n’ont pas de prix : préserver son identité et garder une indépendance totale sur sa marque. « Si je peux maintenir mon chiffre d’affaires et la qualité de mes projets dans les cinq prochaines années, je suis comblée. J’ai doublé l’équipe à une époque, je me suis diversifiée pendant le Covid pour lancer pleins de concepts et services parallèles. On s’est vite retrouvé avec une foule de nouveaux projets rentables, mais aujourd’hui, je préfère me challenger en termes de qualité plutôt que de quantité. Maintenir la promesse de garder ce que l’on fait et le faire bien. Je dois me contrôler, car j’ai mille idées la minute pour Antoinette ».

Pour les clients privés, Antoinette Design réalise des mises en scène sur-mesure, comme ce mariage au milieu des vignes dans le Sud de la France. ©Antoinette Design

La tendance est à la théâtralisation

Globalement, le public souhaite désormais du théâtre à l’état pur. Cédric Grolet a réussi à faire de la pâtisserie une expérience totale grâce à l’architecture particulière de ses adresses et le caractère imprévu de ses trompe-l’oeil. Les expériences immersives, quant à elles, n’ont jamais eu autant la cote, quel que soit le pays. Les grandes marques de luxe ouvrent des boutiques éphémères aux quatre coins du monde pour faire « vivre » leurs produits. En Espagne, le métier de food designers est en plein essor, mariant gastronomie et art visuel en créant des espaces sensoriels qui métamorphosent la salle de restaurant classique. L’objectif ? Renforcer l’engagement en taquinant nos émotions.

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