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Colin Deblonde, 30 Under 30 : « Nous voulons éliminer un milliard d’emballages d’ici 2030 »

Le 22 novembre, Colin Deblonde a été sélectionné, avec 29 autres jeunes, pour la première liste belge des 30 Under 30. Aujourd’hui, Colin revient pour Forbes sur son parcours et ce que l’avenir lui réserve.

Colin a toujours été fasciné par les start-ups à impact sur la société. Durant leurs études de design produit à l’Université d’Anvers, Colin Deblonde et Lucas Moreau, cofondateur de Dripl, ont conçu un distributeur de boissons sans emballage. En chemin, Colin et son équipe ont collaboré avec des investisseurs expérimentés et ont remporté plusieurs prix dans les domaines de l’entrepreneuriat (étudiant), de la durabilité et du design produit. Aujourd’hui, plus de 300 entreprises participent à leur Refillution, ce qui a conduit à l’élimination de plus de 8 millions d’emballages jetables.

Colin, avez-vous reçu beaucoup de réactions suite à votre sélection sur la liste Forbes ?

Absolument, l’exposition a été fantastique. Elle nous a apporté de nombreuses connexions précieuses et des discussions intéressantes avec d’autres acteurs dans des domaines pertinents. La récompense nous a aidés à élargir notre réseau et à partager notre histoire avec un public plus large.

C’est une bonne nouvelle. Comment avez-vous eu l’idée de fonder Dripl ?

Tout a commencé pendant mes études de développement de produit à l’Université d’Anvers. Un jour, mon cofondateur Lucas Moreau et moi étions devant un distributeur automatique. Nous avions tous les deux une bouteille réutilisable à la main et nous trouvions absurde de ne pas pouvoir la remplir de quelque chose de bon. Nous avons réalisé que, malgré nos efforts pour être durables, le marché était rempli d’emballages inutiles. Nous avons enquêté et découvert que les grandes entreprises s’accrochent aux emballages à cause des modèles de profit qui en découlent. Nous avons alors décidé de réinventer l’industrie des sodas. Ensemble, nous avons conçu et lancé sur le marché le distributeur sans emballage. J’ai rapidement compris que je devais choisir entre mes études et l’entreprise, car il devenait très difficile de concilier examens et réunions intensives avec les clients. J’ai finalement décidé de mettre mes études en pause. Si Dripl ne prend pas, je pourrai toujours reprendre mes études, pensais-je. Avec le recul, c’était un bon choix, car j’ai énormément appris par la pratique et en vivant l’aventure, ce qui m’a apporté bien plus que la connaissance théorique n’aurait jamais pu le faire.

Comment votre famille a-t-elle réagi lorsque vous avez décidé d’arrêter vos études ?

Ma mère a été un peu surprise au début, d’autant plus que je suis rentré à la maison la même semaine avec une boucle d’oreille. Cependant, elle s’est rapidement adaptée. Elle accepte toujours mes choix et elle est fière de ce que je fais.

Vous êtes né en Afrique du Sud et avez grandi en Flandre occidentale. Cela vous a-t-il inspiré pour Dripl ?

L’idée en elle-même ne provient pas directement de mon séjour en Afrique du Sud, mais le pays de mon enfance m’a effectivement façonné. Il m’a offert une vision large du monde et m’a appris à penser de manière flexible et internationale, ce qui influence certainement mon approche en tant qu’entrepreneur.

Quelles sont les plus grandes difficultés que vous rencontrez ?

Notre plus grand défi est de changer les mentalités autour des emballages et de la durabilité. Les grandes entreprises promeuvent le recyclage, ce qui tend souvent à être du greenwashing. Même recyclés, les emballages ont toujours un impact considérable. Nous voulons sensibiliser les gens à l’impact de leurs choix et mettre la durabilité au centre de leurs préoccupations, ce qui nécessite beaucoup d’éducation et de force de persuasion.

Comment envisagez-vous l’avenir de Dripl ?

Nous avons pour objectif d’éliminer un milliard d’emballages d’ici 2030. Pour cela, nous voulons nous développer à l’international et mettre en œuvre nos solutions dans les bureaux, les foyers et les écoles. Cela peut aller des distributeurs avancés à des arômes compatibles avec les systèmes de soda à l’eau gazeuse.

Avez-vous des conseils pour les futurs entrepreneurs ?

Les entrepreneurs sont généralement connus pour être très optimistes. Il est important de nourrir cet optimisme, car c’est une force qui peut convaincre les autres, rester positif et persévérer face aux défis. Cependant, il est également précieux de s’entourer de personnes ayant une approche plus prudente ou calculée. Cet équilibre peut aider à prendre des décisions mieux réfléchies et à gérer les risques de manière responsable. Ainsi, vous créez une base solide pour le succès, où optimisme et réalisme vont de pair.

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