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Nathan Soret, 30 under 30: « Cela permet de donner une vraie crédibilité à ce qu’on fait »

Blogueur verviétois repéré à 14 ans par le journal français Le Figaro, Nathan Soret débute son parcours dans le journalisme avec une interview de Stromae en juillet 2010. Il enchaîne ensuite les stages dans des titres de presse belge comme Sudpresse ou Le Soir, alors qu’il est toujours dans l’enseignement secondaire.  Il est également approché par le groupe RTL Belgium pour son profil spécialisé dans les nouvelles technologies et les réseaux sociaux. Près de 10 ans plus tard, et après avoir notamment envoyé un paquet de frites dans l’espace et avoir été animateur radio et télé, le voilà avec un CV déjà très fourni à même pas 30 ans et CEO de sa propre entreprise. Nonante-cinq est spécialisée dans les relations presse, a réalisé un chiffre d’affaires d’un million d’euros l’an dernier et emploie une petite dizaine de collaborateurs. Nathan Soret revient pour nous sur son prix de « Forbes 30 under 30 » reçu fin novembre.
Est-ce qu’il y a eu un quelconque effet avant-après de votre prix décerné par Forbes ? Ça fait quoi finalement d’avoir été ainsi distingué? 
Beaucoup de gens m’ont posé justement cette question-là. Et j’aime bien dire « ça change tout et ça ne change rien ». Ça change tout parce que ça permet à tous les gens qui nous suivent de loin de mettre une reconnaissance qui ancre le truc un petit peu. Et donc il y a quand même la marque Forbes qui intrigue les gens, même s’ils ne comprennent pas toujours de quoi il s’agit. Il y en a qui pensaient que j’étais millionnaire! Mais je pense aussi que c’est sur le long terme que ça va se remarquer. Demain, si je vais aller entreprendre en France, en Espagne, aux Etats-Unis, en Angleterre, le fait de dire que tu as été sélectionné dans ton pays en tant que Forbes 30 under 30, c’est un peu comme le logo bleu sur Instagram. Ça crédibilise un petit peu ce que tu fais.
 La marque Forbes, ça apporte quelque chose?
Oui, clairement. Si j’avais quelqu’un qui me contactait et qui se présentait comme Forbes 30 under 30 France ou Europe, je serais quand même un peu intéressé ou intrigué. Surtout dans un business comme le nôtre. Ça permet de donner une vraie crédibilité à ce qu’on fait. Et puis l’équipe était super contente, pour moi mais aussi pour elle. C’est une vraie fierté et une victoire collégiale on va dire. Et pour moi, à titre personnel, ça vient à un moment très particulier. Je suis dans ma 29e année, juste avant mes 30 ans, je suis récemment devenu papa. Il y a eu un switch il y a six mois et j’ai tourné la page des médias puisque j’ai arrêté la télévision il y a  quelques mois. Et je pensais que ça allait avoir un impact. Mais ça n’a rien changé, les gens s’en foutent complètement! Ça m’a même fait gagner du temps.
Et comment vous voyez votre futur alors que se tourne cette page ? 
Je pars pour quinze autres années dans le milieu de la communication et des relations publiques, ce qui est assez similaire à ce que je faisais avant. Mais ça permet aussi de dire que tu peux être connu pour autre chose que juste être bêtement un animateur. C’est donc venu pile poil au bon moment je trouve. J’ai prévu de sortir un livre dans les prochains mois, sans prétention, avec 95 anecdotes qui me sont arrivées. La dernière anecdote, ce sera les 30 under 30, je pense. Ça signe parfaitement les quinze dernières années et ça vient clôturer un petit peu ce premier grand chapitre.
Quel avenir envisagez-vous pour votre entreprise ? 
En fait, Nonante-cinq, je le vois comme mon navire amiral. Tout ce que je fais dans ma vie passe par là. Mais je ne vois pas les choses selon un modèle « je vais vite grandir, et puis revendre dans trois ans et me lancer dans un autre business, etc. » Je ne me considère pas comme un businessman, mais comme un artisan. J’aime ce que je fais et j’ai envie de continuer à mettre les mains dans le cambouis mais en étant bien entouré. Mes perspectives sont donc de faire de Nonante-cinq une boîte qui dure, qui a de bonnes valeurs, de chouettes clients et une équipe qui s’amuse bien, etc. Je sais que je peux m’épanouir en tant qu’entrepreneur et faire du sacrément bon travail en ayant une boîte qui est stable. C’est tout de même mieux que de largement grandir et se casser la figure.

Finalement, c’est quoi être un jeune entrepreneur en 2024?

Dans l’entrepreneuriat, t’as beau avoir fait cinq années de master, rien ne vaut le fait de mettre les mains dans le cambouis. J’ai l’impression qu’aucune étude n’aurait pu m’apprendre ce que je fais maintenant. Et quand bien même tu fais 5 ans d’études, tu dois tout recommencer à zéro sur le terrain.

Un dernier mot sur le constat que vous avez partagé lors de la soirée 30 under 30 sur le manque de dialogue entre les deux communautés de ce pays… 

Oui, je suis un peu atterré de me rendre compte qu’on a une vraie frontière culturelle et que j’en suis moi même un peu responsable. Il y a beaucoup de différences. Je découvre qu’il y a des grandes personnalités, des stars flamandes mais pas connues des francophones. On ne les connaît pas. Lors de la soirée Forbes, les quinze lauréats francophones, je les connaissais globalement. Mais pas les néerlandophones, et je trouve ça un peu triste. C’est pour ça que j’ai partagé ce message, qui vaut ce qu’il vaut. C’est quand même un peu bête pour ce petit pays de ne pas profiter des forces des autres. Mais en tous les cas, j’ai discuté avec des lauréats flamands durant la soirée après la cérémonie!

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