Le 22 novembre, Thomas Guenter a été sélectionné avec 29 autres jeunes pour la première liste belge des 30 Under 30. Aujourd’hui, il revient pour Forbes Belgique sur son parcours, et surtout sur ce que l’avenir lui réserve.
Après ses études d’ingénieur commercial et de droit à l’Université de Gand, Thomas Guenter a travaillé comme consultant chez Boston Consulting Group (BCG). En 2024, il a fondé le cabinet de conseil Finhouse. Grâce à ses courtes vidéos financières, il a rassemblé en un an plus de 100 000 abonnés sur les réseaux sociaux et est devenu le conférencier le plus sollicité du pays. Son premier livre, Personal finance met Thomas Guenter (paru en néerlandais), s’est vendu à plus de 10 000 exemplaires.
Thomas, avez-vous reçu beaucoup de réactions après votre sélection dans la liste Forbes 30 Under 30?
Absolument, j’ai reçu beaucoup de retours positifs lorsque ma nomination a été annoncée. Bien que je possède déjà un certain public sur les réseaux sociaux, j’ai remarqué que cette nouvelle suscite un autre type d’engagement. Là où mes vidéos et publications recevaient généralement des likes et des commentaires, de nombreuses personnes m’ont envoyé un message personnel ou un e-mail pour partager leur enthousiasme et me féliciter. C’est une reconnaissance incroyable et une étape importante, non seulement pour moi, mais aussi pour Forbes Belgique. Je suis convaincu que le lancement de Forbes en Belgique peut inciter les jeunes qui hésitent à se lancer dans l’entrepreneuriat à passer à l’action. L’événement était également particulièrement inspirant, avec autant de jeunes personnes ambitieuses réunies. La conférence de Fabien Pinckaers, CEO et fondateur de Odoo, a laissé une impression durable. Je pense que tout le monde présent, tant les nominés que les invités, est reparti encore plus motivé. La reconnaissance via Forbes 30 Under 30 est une incitation à viser un impact encore plus grand. Beaucoup de nominés ont indiqué dans leurs discours que la nomination les motive à aller encore plus loin. C’est aussi mon cas. Mettons la barre haut !
D’où vient votre passion pour la finance ? Avez-vous pris goût à la finances pendant vos études ?
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, mon intérêt pour la finance n’a pas toujours été présent. Comme pour beaucoup de gens, la finance n’était pas vraiment un sujet de discussion à la maison, et mes parents ne sont pas des investisseurs. J’ai grandi avec la conviction que mes parents faisaient tout bien, mais en prenant de l’âge, j’ai réalisé qu’il y a des choses où l’on peut aider ses parents plutôt que l’inverse, y compris en finance.
En tant qu’étudiant, j’étais surtout concentré sur mes études. Dès ma deuxième année à l’Université de Gand, je savais déjà que je voulais m’orienter vers le conseil stratégique, je voulais conseiller les grandes entreprises et les gouvernements dans leurs décisions les plus difficiles, comme le font McKinsey, BCG et Bain. Ce n’est que lorsque j’ai reçu mon premier salaire en tant que consultant en stratégie que j’ai réalisé que je ne savais pas vraiment quoi en faire. Malgré ma formation économique et juridique, j’ai trouvé difficile de passer à la pratique. Il y avait très peu d’informations utiles disponibles en ligne.
Cela m’a amené à réfléchir à ce qu’il fallait faire, et j’ai partagé ces idées sur un blog financier que j’ai lancé en 2021. Mais c’est en créant un compte sur différents réseaux sociaux et en commençant à réaliser de courtes vidéos que j’ai pu élargir mon champ d’action. Cela m’a permis de partager mes idées et mes connaissances avec un public plus large, ce qui a alimenté ma passion pour la finance. C’est unique de voir comment je peux maintenant aider des milliers de Belges avec mes conseils et astuces. Au fond, je partage les conseils, les idées et les réponses aux questions que je me posais moi-même en tant que jeune professionnel et je peux contribuer à faire en sorte qu’une partie de l’épargne des Belges finisse dans des produits plus intéressants.
Car on perd de l’argent en le laissant sur un compte épargne ?
En effet. À court terme, vous savez exactement ce qu’il y a sur votre compte épargne, mais au fil du temps, ce compte épargne perd de sa valeur, surtout à long terme. Si vous laissez simplement votre argent sur le compte épargne sans agir, votre pouvoir d’achat diminue et vous vous appauvrissez. D’un autre côté, lorsque vous investissez, vous n’avez pas de garantie directe de rendement, mais la probabilité que votre pouvoir d’achat augmente à long terme est bien plus élevée.
Que voulez-vous dire exactement par long terme ?
La règle standard est qu’à partir du moment où vous avez un horizon de temps de vingt ans ou plus, vous pouvez vous orienter entièrement vers les actions. Les actions offrent généralement des rendements plus élevés mais comportent aussi plus de volatilité. En tant qu’investisseur, il est surtout important de se projeter à long terme et de ne pas trop se concentrer sur les fluctuations à court terme. Pour les personnes qui, par exemple, souhaitent épargner pour leurs enfants, il est important d’être patient et finalement d’obtenir un beau rendement total ou moyen, sans se soucier des rendements spécifiques certaines années.
L’année prochaine, vous fêterez votre trentième anniversaire. Avez-vous des projets pour après ?
Oh là là, je vais avoir trente ans en effet ! Le temps file. J’espère continuer à contribuer à l’éducation financière en Belgique, par exemple par le biais de vidéos sur mes réseaux sociaux et avec des livres suivants. En plus de l’éducation, je veux également, grâce à mon propre fonds, contribuer à la diversification et au rendement du patrimoine d’un grand nombre de Belges. J’ai toujours été dans l’esprit « Suivez vos clients ». Lorsque j’ai commencé à réaliser des vidéos, des gens m’ont demandé s’ils pouvaient réserver un entretien avec moi, ce qui a conduit à la mise en place de mes services de coaching financier. Rapidement, on m’a également demandé si je pouvais venir parler dans des entreprises et organisations, et très vite, j’étais à deux ou trois conférences par semaine, ce que j’adore d’ailleurs. Des familles fortunées m’ont également demandé de devenir leur nouveau conseiller ou gestionnaire familial et de les aider dans leurs investissements en bourse et dans des entreprises non cotées (capital-investissement et capital-risque). Mes activités se sont donc toujours développées simplement en répondant à la demande pour certains services, ce qui m’amène à la prochaine étape logique : on me demande parfois si l’on peut placer son argent chez moi, car ils ne veulent pas eux-mêmes investir. Cela m’a inspiré à créer mon propre fonds. Investir dans des actions cotées est relativement facile via les ETF, donc je me concentre sur les investissements dans des entreprises non cotées. Là, je peux faire la différence.
Par le biais de mon fonds de capital-investissement et de capital-risque (Finhouse Global Fund), je regrouperai toutes les opportunités d’investissement les plus intéressantes que je rencontre en tant que gestionnaire multi-familial de manière fiscalement avantageuse, rentable et accessible à un public plus large. Le dépôt minimum de mon fonds est de 100 000 euros. Dans le cadre réglementaire actuel, il est difficile de descendre plus bas. J’ai hâte d’exercer un impact dans les années à venir par l’éducation et au moyen de mon propre fonds.