Le groupe SCABAL, international avec un siège à Bruxelles, un autre au Portugal et un troisième au Royaume-Uni, évolue grâce à une stratégie d’expansion rationnelle qui lui a permis de progresser ces 10 dernières années, dans un secteur pourtant challengé.
Réputée pour ses collections de tailoring masculin, SCABAL développe en réalité différentes activités dans le domaine du textile haut de gamme. Acronyme de Société Commerciale Anglo Belgo Allemande Luxembourgeoise, l’entreprise s’illustre aussi dans la fabrication de tissus de luxe pour des maisons prestigieuses, et développe depuis 2019 une nouvelle ligne d’étoffes destinées à des collections féminines, tout en étendant son marché aux Etats-Unis et en Asie. Stefano Rivera, CEO du groupe depuis juin 2013, a été attiré à la fois par la nature des produits fabriqués, et par l’opportunité d’expérimenter un poste dans une PME internationale, entouré de 450 collaborateurs répartis sur les différents sites d’activités.
« Quand je suis arrivé chez SCABAL, la société présentait déjà un certain nombre de points forts, notamment un bilan robuste, un positionnement reconnu sur le marché et une équipe stable ». Dans les années 70, le groupe a acquis l’usine Bower-Roebuck dans le Nord de l’Angleterre (70 employés), qui fabrique depuis 125 ans des tissus de très haute qualité et qui fournit de grandes maisons de luxe française appartenant à Kering et LVMH pour ¾ de la production, qui représentent 25 % du chiffre d’affaires. « SCABAL propose 5000 références de tissus distribués dans le monde entier, rassemblés en une centaine de collections. Nous vendons aussi à des détaillant de luxe dans toutes les grandes capitales, pour un public de « high net worth individuals » ».
Un développement maîtrisé
Depuis quatre ans, la marque a ouvert 80 points de ventes aux États-Unis, en plus de 300 déjà existants en Europe et de ses 6 boutiques propres à Bruxelles, Genève, Londres, Paris, Shanghai et Shenzhen. Parce que c’est incontournable, le groupe a aussi lancé la plate-forme scabal.com en mars 2024. Les collections sont fabriquées au Portugal dans les usines de la maison, la maille en Italie.
Alors que le secteur connaît une crise généralisée depuis une quinzaine d’années, entre 2013 et 2023, la société a fait bondir son chiffre d’affaires de 39 millions à 44.5 millions d’euros. Face à la baisse des achats en Asie et aux taxes américaines protectionnistes qui ont affecté de nombreuses marques, celle-ci s’en est sortie indemne, avec un positionnent « hyper luxe ». Le CEO analyse les raisons de ce succès : « de toute façon, on ne peut pas tout contrôler. Notre clientèle est attachée à l’expérience émotionnelle et à la qualité des produits. Notre processus industriel fonctionne à échelle humaine. Nous avons très peu de stock, et une démarche durable ». La vision du futur de Stefano Rivera s’appuie sur « une croissance tenable, responsable des gens qui travaillent pour la société, de la qualité de la production, et des 3 actionnaires », dont il fait partie. « Le développement des tissus femmes sera l’un des vecteurs de développement de la marque, parallèlement à l’évolution du soft tayloring ». Une démarche d’ouverture vers un luxe décontracté, pour une croissance tout en souplesse.
Cet article a été écrit en étroite collaboration avec Scabal.