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Pourquoi valoriser les petits entrepreneurs et l’artisanat à l’ère de la scalabilité numérique ?

L’esprit d’entreprise est sans conteste un facteur de prospérité et de bien-être. Pourtant, dans un monde de plus en plus tourné vers les chiffres et les statistiques, nous risquons de perdre de vue la véritable essence de l’entrepreneuriat. 

Les économistes et les décideurs politiques chérissent les entreprises qui investissent dans la recherche et le développement pour produire ce que l’on appelle une « forte valeur ajoutée ». Dans ce paradigme, les efforts des petits entrepreneurs, tels que les indépendants et les artisans, qui forment l’épine dorsale de notre société, sont souvent sous-estimés. 

À l’ère numérique, la « scalabilité » est la nouvelle religion, tout comme l’industrialisation l’était au siècle dernier. La capacité à croître rapidement sans augmentation proportionnelle des coûts est le rêve de tout investisseur, et la technologie est perçue comme la solution magique à cet égard. 

Je suis moi-même en partie responsable de cette situation, ma spécialité étant d’aider les entreprises technologiques à se développer. Mais la scalabilité n’est pas une fin en soi. Le dimanche matin, j’aime me rendre chez l’artisan boulanger, loin des applications de livraison et des fournisseurs industriels. Ce genre d’entreprise décide délibérément d’opter pour la qualité et le service personnalisé plutôt que de poursuivre aveuglément la croissance. 

Devenir grand tout en restant petit : ce n’est pas ainsi qu’on devient millionnaire, certes, mais c’est une manière de créer un environnement où les clients se sentent en confiance, où ils savent qu’ils peuvent s’attendre à une qualité constante et à un service sur mesure, et pas à une transaction sans âme. 

Il est temps, parallèlement aux entreprises fondées sur la connaissance, de reconnaître la valeur de ces entrepreneurs, même si elle n’est pas toujours facile à mesurer en termes de chiffre d’affaires ou de marge bénéficiaire. Ils contribuent à un paysage entrepreneurial plus riche et plus diversifié, nous rappelant que le succès ne réside pas seulement dans les chiffres, mais aussi dans l’impact positif sur l’environnement immédiat.  

« Comme la Belgique, une entreprise ne doit pas être grande pour avoir de la grandeur » 

Ne nous concentrons donc pas seulement sur les entreprises en forte croissance, mais pensons aussi à ces entrepreneurs qui font la différence et prennent leur temps pour le faire, aussi petits soient-ils. En fin de compte, ce sont eux qui, collectivement, font progresser notre société de manière durable, plutôt qu’une poignée de machines évolutives et sans âme de la Silicon Valley qui cherchent à extraire le maximum de valeur de la société. Et à l’instar de la Belgique, une entreprise ne doit pas être grande pour avoir de la grandeur.   

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