Newsletter

Magazine

Inscription Newsletter

Abonnement Magazine

Entretien avec Marc Coucke : « La pire décision, c’est de ne pas décider »

et
Lieven Desmet

En à peine 30 ans, Marc Coucke a bâti un empire qui force le respect. Aujourd’hui, sa holding d’investissement Alychlo gère un portefeuille d’environ 1 milliard d’euros avec des participations dans plus de 40 entreprises. Il est ainsi devenu l’un des entrepreneurs et l’un des investisseurs les plus influents de notre pays. Entretien avec un entrepreneur né, qui ne craint pas de s’afficher. « L’entrepreneuriat joue un rôle crucial pour faire progresser
à la fois la société et l’économie. »

Le stade d’Anderlecht – ©Emmanuel Laurent

D’un pas rapide, Marc Coucke (59 ans) fait son entrée dans l’élégante orangerie, vêtu d’une veste au motif fleuri, d’une chemise rayée aux couleurs vives et de boutons de manchette fantaisistes. Cet homme d’affaires accompli se distingue non seulement par son style vestimentaire, aux antipodes des costumes gris prisés par ses collègues entrepreneurs, mais aussi par sa visibilité accrue. Il revient tout juste d’un tournage de dix jours pour une émission télévisée, en compagnie de l’une de ses filles. « Je ne peux pas en dire plus pour le moment », précise-t-il en souriant. « Vous serez fixés le 13 novembre. » Cette présence médiatique est un choix assumé. « La plupart des entrepreneurs se concentrent exclusivement sur leur entreprise, mais demeurent par ailleurs invisibles. Et je comprends parfaitement. Or, j’ai remarqué que les jeunes qui hésitent à se lancer dans l’entrepreneuriat ont besoin de modèles. Dès le début, il y a plus de 30 ans maintenant, j’ai décidé d’être visible. Pour montrer qu’en tant qu’entrepreneur, on peut vivre des moments exceptionnels, et s’amuser aussi en dehors du travail. Ma famille ne comptant aucun entrepreneur, je suis vraiment parti de rien. Ce côté self-made man touche les gens. Il y a peu, je suis allé à Tomorrowland, c’était incroyable. Beaucoup de jeunes, issus d’horizons divers, se sont adressés à moi pour me dire que j’étais un exemple. C’est exactement pour encourager les jeunes à entreprendre que j’ai toujours voulu faire ce que je fais. » 

« Prof de maths » 

Un entrepreneur qui, en fait, voulait devenir professeur de mathématiques, avant d’opter finalement pour des études en pharmacie. L’histoire est bien connue : déjà durant son service militaire, en 1987, il lance Omega Pharma avec son ami Yvan Vindevogel (par ailleurs fondateur de Damier Group, ndlr). « Ça ressemblait un peu à un pari, mais chaque année on progressait davantage et, un jour, on s’est dit : Merde, on existe vraiment. À un moment, on était présents dans 35 pays avec des milliers de collaborateurs. Puis, l’idée d’étendre notre activité à d’autres continents s’est imposée. J’aime les gens, et c’était formidable de motiver des équipes dans des pays comme l’Espagne et la République tchèque. Mais lorsque nous avons voulu nous développer en Amérique et en Asie, j’ai senti que j’atteignais mes limites. Ça devenait très intense, et j’ai eu peur de ne plus pouvoir gérer. » Ce moment introspectif a accouché d’une décision radicale, se souvient Marc Coucke. « Finalement, j’ai décidé de vendre quand nous étions à notre apogée. Le ‘principe de Peter’, selon lequel ta carrière s’arrête quand tu atteins tes limites, me venait régulièrement à l’esprit. J’ai toujours fait en sorte de ne pas tomber dans ce piège. C’est peut-être pour ça que j’ai quitté Omega Pharma, pour ne pas franchir l’étape suivante, que je ne me sentais pas capable de gérer. » 

 « Tant que mon corps et mon esprit suivent,  je continue » 

En 2014, le géant pharmaceutique américain Perrigo a racheté Omega Pharma pour 3,8 milliards d’euros, dettes comprises. Mais Marc Coucke n’est pas du genre à se reposer sur ses lauriers ni à passer ses journées sur les terrains de golf. « Certes, je me suis retrouvé avec des moyens conséquents. Comme je suis un entrepreneur dans l’âme, j’ai continué à entreprendre. Que faire d’autre ? Tant que mon corps et mon esprit suivent, je continue. Et j’espère pouvoir poursuivre aussi longtemps que possible. Je déteste vieillir. Je ne vois aucun avantage là-dedans, mais alors vraiment aucun. » 

Durbuy – ©Emmanuel Laurent

« Actionnaire positif »

Un an après la vente, Marc Coucke fonde la holding d’investissement Alychlo (voir Alychlo en bref, NDLR), en référence à ses filles Alysée (17 ans) et Chloë (20 ans). À un rythme effréné, Marc Coucke investit ainsi dans plus de 40 entreprises et fonds, pour un portefeuille totalisant environ 1 milliard d’euros. « J’ai une équipe formidable de quinze collaborateurs qui suivent les participations, et nous discutons ensemble des grandes lignes. Ils sont là pour examiner mes idées de manière critique et ne retenir que les meilleures. Ça fonctionne bien, et c’est un travail qui me passionne. Je m’entoure volontairement de personnes qui me challengent, tant dans mon travail que dans ma vie privée. Pieter Bourgeois (47 ans) assume le rôle de CEO, et ça marche très bien, je le respecte dans son rôle de capitaine du navire. »  Avec Alychlo, Marc Coucke cible un ensemble d’activités assez diversifiées, dans des secteurs variés. Pour des raisons historiques, « la pharma » en fait partie. La « durabilité » constitue un deuxième secteur, avec des entreprises comme Ekopak ou EnergyVision. Une autre division, de plus en plus importante dans le portefeuille, est celle des « loisirs », avec Pairi Daiza comme fer de lance. « Faites ça au Japon et des touristes du monde entier prendront l’avion pour s’y rendre. » Des entreprises de différentes « industries » forment une quatrième branche, tandis que « l’immobilier » traverse toutes les activités. « Hôtels, restaurants, pistes de ski, entrepôts, tout ça relève de l’immobilier », précise Marc Coucke. « Tous les dossiers nous sont parvenus spontanément, la plupart via notre adresse e-mail [email protected]. Ce que je préfère, c’est investir dans d’autres entreprises et les aider à se développer », confie l’entrepreneur. Et la croissance est bel et bien au rendez-vous, malgré la conjoncture actuelle, peu favorable. « Hier, à cette table, nous avons tenu notre comité d’investissement, et nous pensons que 41 de nos 43 entreprises présenteront cette année une croissance appréciable, parfois à deux chiffres. » 

« Chaque semaine, une nouvelle taxe est instaurée pour satisfaire l’insatiable soif de fonds de l’État »

 Le secret ? « Nous sommes des actionnaires positifs dans le sens où, s’il y a un problème, nous n’en faisons pas un drame. Si tout va bien, parfait, comment peut-on encore s’améliorer ? Si ça ne va pas, on se demande : quel est le problème et comment le résoudre ? Nous ne sommes absolument pas des râleurs. La pire décision, c’est de ne pas prendre de décision. » Alychlo est un investisseur atypique dans le sens où une stratégie de sortie n’est jamais à l’ordre du jour. Les investissements sont réalisés avec une vision à long terme.

« Nous apprécions et soutenons les entreprises où nous avons des parts. Entrer dans une boîte avec un calendrier de sortie dans les cinq ans revient à passer tout son temps à prendre des décisions à court terme. Nous, nous pensons à long terme. Pour chacune de nos entreprises, nous sommes à la fois le plus grand supporter et le canari dans la mine de charbon. Nous les suivons de près et, grâce à notre expérience, nous parvenons parfois à anticiper des problèmes futurs. Ils peuvent tous m’appeler à tout moment, je connais les chiffres de chacune de ces entreprises. Toute mon équipe fonctionne comme ça, et c’est justement pour ça que nous sommes de bons actionnaires. » 

« Missions essentielles » 

Marc Coucke, avec l’enthousiasme qui le caractérise, défend avec ardeur l’esprit d’entreprise et les entrepreneurs. Il observe avec une profonde inquiétude les négociations gouvernementales actuelles, où les taxes sur la fortune et les extensions des taxes sur les valeurs mobilières occupent le devant de la scène. Il reste sceptique face au slogan « Tax the Rich ». « Je ne comprends pas cette logique : moins de riches signifie plus de pauvres. Peu m’importe qu’on m’aime ou pas. Ce qui compte pour moi, c’est l’avenir de notre pays. Il suffit de réfléchir cinq minutes : il y a environ 200 familles d’entrepreneurs en Belgique, qui investissent dans diverses sociétés. Si on les évince, la moitié du produit national brut disparaît. Il y a peu, j’ai lu que les quatre Belges les plus riches résident à l’étranger. Ce n’est pas une bonne nouvelle, n’est-ce pas ? Rien à craindre en ce qui me concerne, je serai le dernier à faire mes valises. Mais ce qu’il se passe dans notre pays, c’est injuste. Nous souhaitons tous qu’une économie prospère permette à l’État d’accomplir pleinement ses missions essentielles. Mais que voit-on ? Un tel fardeau fiscal commence à peser sur l’économie. Et l’État se concentre sur tout sauf sur ses missions essentielles. Nous voulons une éducation de qualité, une justice et des services de police efficaces, sans liste d’attente dans la prise en charge des personnes handicapées. C’est une honte que de telles situations existent, ça me dépasse. Je souhaite de tout cœur que les salaires augmentent, mais ces augmentations doivent réellement profiter aux gens. Or, ce n’est pas le cas. La Grèce n’aurait jamais imaginé se retrouver dans la situation désastreuse qu’elle a connue. Et qui en a surtout fait les frais ? Les retraités, qui ont vu leurs pensions diminuer. Les personnes vulnérables, les malades. En somme, ceux qui étaient déjà les plus fragilisés. Si vous vous souciez vraiment des personnes en difficulté, vous devez soutenir l’entrepreneuriat, car il n’existe pas d’autre solution. Si nous ne prenons pas les mesures adéquates maintenant, nous serons également à la peine. Et ce serait absurde, car l’esprit d’entreprise a de beaux jours devant lui dans notre pays. Or, chaque semaine, une nouvelle taxe est instaurée pour satisfaire l’insatiable soif de fonds de l’État. » 

Marc Coucke ne cache pas son exaspération, et en discutant des salaires élevés des cadres, nous en venons à évoquer… Anderlecht, un autre de ses investissements. L’entrepreneur suscite souvent la jalousie pour ses revenus, alors que ceux des footballeurs ne semblent pas poser de problèmes. « Je trouve les salaires des footballeurs normaux. Rien n’a autant d’impact sur la société, rien ne déchaîne autant les passions », affirme Marc Coucke. « Chaque semaine, des centaines de milliers de personnes sont passionnées par ce sport. Les Messi et autres Mbappé, qui se démarquent par leur talent, valent bien cet argent. Tout est une question d’impact. Quant aux voix qui critiquent les rémunérations des entrepreneurs, ce sont toujours les mêmes. Il y a des gens qui ne savent pas comment fonctionne l’économie. Et puis certains se pavanent à la télévision en affirmant que tout est de la faute des riches. Alors que la solution est la même partout dans le monde. Nous n’avons que faire d’un nivellement par le bas, il nous faut un nivellement par le haut, qui favorise plus d’entrepreneuriat, plus d’investissements et un État efficace qui utilise adéquatement les ressources dont il dispose. » 

Le parc animalier Pairi Daiza – ©Emmanuel Laurent

« Subsides »

Pour Marc Coucke, les entrepreneurs belges ne sont pas suffisamment prophètes en leur pays. « Les entrepreneurs locaux peinent à obtenir des permis, tandis que les ministres se pressent pour offrir des subsides aux investisseurs étrangers. Je l’ai vécu personnellement. Souvenez-vous de Lego à Gosselies. Ils ont projeté de construire un Legoland sur le site de Caterpillar, avec 100 millions d’euros de subventions pour les Danois. Nous avions aussi une idée pour ce site : y construire la plus grande piste de ski intérieure avec SnowWorld. Ce projet n’a pas été retenu. Aucun souci, je trouvais aussi que Legoland était une meilleure idée. Mais quelle différence de traitement ! Les Danois ont été applaudis, abreuvés de subsides. Mais dès qu’ils ont examiné les coûts de main-d’œuvre et établi leur budget, l’ensemble du projet a été abandonné. Nous, nous n’avons rien eu. Et je ne suis pas en train de plaider en faveur des subsides. Au contraire, il y en a trop. Mais cette disparité de traitement est problématique. » 

 « Je crois que chacun a le devoir de tirer le meilleur parti de ses talents » 

Et l’entrepreneur d’ajouter, dans un soupir : « Je ne me considère pas supérieur aux autres. Nous naissons tous avec un certain nombre de capacités. J’ai eu la chance de posséder des facultés qui m’ont permis de gravir les échelons sociaux. Je ne m’attribue aucun mérite particulier. Mais je pense que chacun a le devoir de tirer le meilleur parti de ses talents. Vous devez produire le meilleur article et le meilleur magazine possible, tout comme un jardinier doit entretenir ses jardins du mieux qu’il peut. Je crois que nous devons fixer les mêmes standards élevés pour tout le monde. Bien sûr, nous sommes tous égaux, et chacun doit faire de son mieux dans son domaine. » 

« Plus est en vous »  

Il essaie de transmettre à ses filles la notion de « Plus est en vous », devise d’un seigneur brugeois du 15e siècle. « Je travaille énormément, mais je ne suis pas de ceux qui se plaignent de ne pas avoir vu leurs enfants grandir. Ma femme et moi avons consacré beaucoup de temps à l’éducation de nos enfants, avec beaucoup de plaisir. Oui, nos filles ont grandi dans un environnement privilégié. Mais elles en ont pleinement conscience, et elles n’y sont pour rien. C’est pourquoi je trouve remarquable que Chloé ait choisi Madrid pour ses études, plutôt que Leuven ou Gand. Elle ne connaissait personne là-bas, elle a dû sortir de sa zone de confort. Elle fait des études de business, et c’est entièrement son choix. » 

La famille Coucke-Baeten est un creuset d’entrepreneurs, puisque Nathalie Baeten (51 ans) a également développé sa propre entreprise avec Le Parfum de Nathalie. Est-il envisageable que les filles de Marc Coucke lui emboîtent le pas ? « Je n’en ai aucune idée. Alysée est encore à l’école secondaire, donc nous verrons bien. Peu importe ce qu’elles choisiront, elles doivent surtout le faire avec plaisir. Il y a deux choses qu’elles ne doivent pas faire : premièrement, travailler ensemble, car j’ai vu trop de familles où des conflits ont éclaté, et je ne le souhaite pas. Deuxièmement, penser qu’elles doivent immédiatement gérer une société d’investissement comme la mienne. J’ai bâti cette société au fil des ans. Après 25 ans chez Omega Pharma, j’avais l’expérience nécessaire pour y parvenir. Mais je ne leur souhaite vraiment pas d’avoir à suivre simultanément 40 entreprises. » La journée de travail de Marc Coucke se termine souvent aux alentours de 3 heures du matin. Quand le bureau et la maison sont calmes, il passe en revue ses dossiers avec minutie. « Mes journées commencent généralement vers 9 heures. La matinée est réservée aux e-mails et à l’administratif. L’après-midi est souvent consacré aux réunions, et le soir je passe du temps avec ma famille. Après minuit, je travaille souvent encore un peu. Ces heures nocturnes tranquilles sont mes moments les plus productifs. C’est là que je fais vraiment avancer les choses sans être interrompu. » Marc Coucke ne puise pas son inspiration dans les livres de management, et il n’en fait pas mystère. « Je ne lis jamais ce genre d’ouvrages. Une fois, j’ai commencé à lire une biographie de Jack Welch (ancien CEO de General Electric). Après 50 pages, j’ai arrêté, car le type de management qu’il défend me semble trop dur, je ne veux pas devenir comme ça. Non, je préfère la fiction, j’aime les thrillers, comme ceux de Pieter Aspe. Je lis déjà assez de non-fiction dans mes dossiers. » Marc Coucke n’aspire pas particulièrement à se détendre. « D’une certaine manière, mon travail et ma vie se confondent, et ça ne me dérange pas. Une promenade avec le chien ou un repas en famille me plaisent. Mais je suis toujours celui qui pose des questions au patron du restaurant sur son fonctionnement. C’est pareil lorsque je prends un taxi ; à la fin du trajet, je sais tout sur le chauffeur et l’économie de la ville. » 

« Sur le ring de boxe » 

La seule véritable extravagance que Marc Coucke s’accorde, c’est… la boxe. « C’est la faute d’Eric Goens, l’animateur de l’émission Het Huis », plaisante-t-il. « J’avais quelque peu négligé mon corps, je ne faisais jamais de sport, sauf si on considère les échecs et Puissance 4 comme des sports. J’ai participé à l’émission Het Huis, où il faut passer une série de tests physiques. J’avais alors 55 ans, mais les tests ont révélé que j’avais 72 ans. Ça ne m’a pas vraiment surpris, mais j’ai choisi de prendre les choses en main. » Depuis lors, l’homme d’affaires se rend presque quotidiennement à la salle de sport et pratique la boxe environ quatre fois par semaine. Très souvent pendant sa pause déjeuner, en lieu et place de son lunch. « J’adore ça, et je publie des vidéos à ce sujet sur Instagram. Vous ne pouvez pas imaginer le nombre de réactions que je reçois. Y compris d’hommes que leurs épouses encouragent à faire un peu plus de sport : si Coucke peut le faire, pourquoi pas toi  ?   » (Rires)

Et à quoi rêve aujourd’hui Marc Coucke ? « À rien de particulier. Ce que je souhaite avant tout, c’est de rester ici le plus longtemps possible. Et surtout que ma famille et mes amis demeurent en bonne santé. C’est très simple, mais tellement important. »  

Bio de Marc Coucke   

1965: Licence en Pharmacie (UGent)  
Troisième cycle en Gestion des Entreprises (Vlerick)   

1987: Création d’Omega Pharma avec Yvan Vindevogel   

1998: Introduction en bourse d’Omega Pharma   

2012: Sortie de bourse d’Omega avec Waterland   

2014: Vente d’Omega Pharma à Perrigo (États-Unis)   

2015: Création de la holding d’investissement Alychlo 

Alychlo en bref   

Non cotées en bourse   

Versluys Bouwgroep, SnowWorld, miDiagnostics, Pairi Daiza, RSC Anderlecht, OKU Hotels, EnergyVision, MaisonRouge, Het Witte Paard, diverses entreprises à Durbuy et aux alentours, La Réserve, Comate, Lizy, Itineris… 

Cotées en Bourse 

Perrigo, AnimalCare, Fagron, Sophia Genetics, Unifiedpost, Ekopak, Greenyard, Smartphoto, The Italian Sea Group, Crescent, Fountain, Compagnie des Alpes, Lotus Bakeries, VGP, Xior… 

Fonds

Triginta, Mitiska Reim, Waterland, Volta Ventures, CIM Capital, Immobel Belux Development, Smartfin, Comate Ventures, Balderton Capital… 

A la une