CaroLina Vermeersch incarne le renouveau de l’entrepreneuriat axé sur le bien-être et la durabilité. Fondatrice de The Lemon Spoon, elle a construit un parcours inspirant, surmontant des défis tels que le burn-out et le manque de financement. Aujourd’hui, CaroLina explore de nouvelles voies comme la sonothérapie et la thérapie par l’habitat, combinant créativité et développement personnel. Elle redéfinit les règles du jeu tout en restant fidèle à ses convictions, avec un message qui inspire et résonne.
CaroLina Vermeersch a commencé son parcours entrepreneurial avec une prise de conscience : l’urgence écologique. Depuis la création de son ASBL en 2018, elle a développé un média alternatif axé sur la sensibilisation environnementale et la promotion d’un mode de vie durable. Au fil des ans, The Lemon Spoon s’est transformé, tout comme CaroLina, qui s’est lancée dans de nouvelles aventures professionnelles. Désormais engagée dans la sonothérapie et la thérapie par l’habitat, elle continue de transmettre des valeurs fortes, allant de l’empathie à l’inclusivité. Dans cet article, l’entrepreneure nous parle de ses philosophies de leadership, de ses nouvelles activités axées sur le bien-être, et de la manière dont elle envisage de continuer à s’engager dans des initiatives sociales et environnementales. C’est un parcours inspirant qui nous rappelle que l’authenticité, la résilience et la créativité sont au cœur de toute transformation réussie.
1. Pouvez-vous partager quelques chiffres clés qui reflètent l’impact de vos initiatives en Belgique ?
CaroLina : Nous avons plus de 20 000 followers sur les réseaux sociaux et plus de 10 000 publications à notre actif. Nous avons répertorié plus de 1 500 marques et lieux durables et avons été relayés par la presse plus de 50 fois.
L’équipe The Lemon Spoon a autrefois compté plus de 6 personnes et jusqu’à 30 bénévoles lorsque nous organisions des conférences à See U Brussels. Nous avons organisé plus de 15 événements et mené plus de 15 campagnes de sensibilisation. Ces chiffres témoignent de notre engagement pour une vie plus durable et de notre impact sur la communauté. Le covid étant passé par là, je continue aujourd’hui le projet comme solopreneure en travaillant ponctuellement avec des freelance.
2. Comment voyez-vous l’évolution du rôle des femmes dans les postes de direction, et quelles initiatives soutenez-vous pour favoriser cette évolution ?
CaroLina : Je soutiens cette initiative à travers qui je suis, dans mon rôle de femme entrepreneure et la façon dont je me reconnecte à moi-même, à mes émotions et à mes besoins profonds dans tout ce que j’entreprends : mon association, l’écriture d’un livre, et aujourd’hui comme thérapeute. Réequilibrer mon pôle féminin dans une société qui m’avait surtout éduquée dans mon pôle masculin.
Le rôle des femmes dans les postes de direction est, selon moi, de remettre au centre la bienveillance, l’écoute, le respect, la confiance, la reconnaissance, l’authenticité, l’ouverture du cœur, et surtout, ralentir le rythme dans tout ce que nous entreprenons pour ne pas cautionner une société toujours plus effrénée.
3. Vous avez publié un livre intitulé « Comment j’ai arrêté de me presser le citron ». Pouvez-vous nous en dire plus sur le message que vous souhaitiez transmettre à travers ce livre ?
CaroLina : Mon livre « Comment j’ai arrêté de me presser le citron » propose une approche de vie zéro culpabilité dans un monde en quête de résilience. Je partage ma philosophie personnelle, née d’une longue expérience, de doutes, de rencontres et de réflexions via The Lemon Spoon.
Il s’agit d’un récit de ma transformation, tant sur le plan pratique qu’immatériel, couvrant des thèmes comme l’alimentation, la mode, le voyage, le travail, la spiritualité, et plus encore. Chaque chapitre est accompagné d’une touche d’humour, d’une recommandation musicale, et de références qui m’ont guidée.
Depuis sa publication il y a trois ans, j’ai entrepris une profonde réinvention, un vrai ralentissement pour intégrer la « slow life » de manière plus holistique.
4. Parlez-nous de vos nouvelles activités professionnelles et comment vous en êtes arrivée là ?
CaroLina : Mon parcours professionnel a pris un tournant unique. J’ai commencé par étudier le design d’intérieur, mais avec l’introspection que j’ai menée ces dernières années, j’ai trouvé qu’il manquait une dimension à ce métier axé uniquement sur l’esthétique. J’ai donc décidé de me reconvertir dans des métiers qui ont plus de sens : la thérapie par l’habitat et la sonothérapie.
La thérapie par l’habitat va au-delà du simple design intérieur. Elle combine la neuro-architecture, la psychologie des couleurs et le Feng Shui pour créer des environnements qui favorisent le bien-être et l’équilibre. En utilisant ces outils, je peux aider à résoudre des problèmes comme le stress, la fatigue, ou même des blocages transgénérationnels. Tout cela repose sur l’idée que notre espace de vie influence profondément nos émotions et notre santé mentale.
En complément, je propose aussi la sonothérapie, qui utilise les vibrations sonores pour harmoniser l’énergie. Ces voyages sonores aident à libérer les tensions, réduire le stress et régénérer les cellules. Le tout pour créer un environnement sain, tant au niveau physique qu’émotionnel. Ces deux métiers se complètent parfaitement et me permettent d’aborder le bien-être de manière holistique.
5. En tant qu’entrepreneure, quelles sont les principales leçons que vous avez apprises sur la gestion d’une entreprise et sur vous-même au cours de votre parcours ?
CaroLina : L’une des principales leçons que j’ai apprises en tant qu’entrepreneure est que je ne suis pas faite pour gérer une équipe. Cette expérience m’a montré que je fonctionne mieux en solopreneur, entourée de freelances. Diriger une entreprise et une équipe implique beaucoup de responsabilités, ce qui m’a éloignée des tâches qui me passionnent et m’a laissé moins de temps pour développer mes talents.
Le plus important lorsque l’on construit un projet est de s’entourer de personnes plus compétentes dans des domaines spécifiques. En tant que multi-potentielle, j’ai une vue d’ensemble plutôt qu’une spécialisation, donc je dois m’entourer de spécialistes dans les domaines clés.
J’ai également trouvé un outil précieux dans le Human Design, qui m’a aidé à comprendre ma véritable nature et à éviter de me conformer aux standards sociaux qui peuvent être oppressants. Cela m’a permis de mieux comprendre mon rôle et d’adopter une approche plus authentique et efficace, aussi bien dans le travail qu’avec mes proches.
Quant à l’aspect financier, travailler avec The Lemon Spoon, un projet non lucratif, m’a poussé à repenser mon rapport à l’argent. J’ai dû déconstruire des croyances familiales qui voyaient l’argent comme quelque chose de négatif, pour le percevoir comme un outil d’échange. Aujourd’hui, je considère l’argent comme une énergie qui peut circuler pour soutenir des initiatives constructives. J’ai appris à l’accepter comme une partie nécessaire de la vie sans en devenir esclave. L’objectif n’est pas d’accumuler de l’argent, mais de l’utiliser pour construire un avenir meilleur tout en répondant aux besoins quotidiens.
6. Quels sont les défis auxquels vous avez été confrontée en tant que femme entrepreneure, et comment avez-vous navigué à travers ces obstacles ?
CaroLina : La recherche de financements pour The Lemon Spoon a été l’un des plus grands défis. Malgré quelques aides ponctuelles de mécènes, il a souvent été difficile de convaincre les chefs d’entreprise, notamment parce que j’étais jeune et, probablement aussi, à cause de mon genre. Mes idées avant-gardistes étaient parfois trop audacieuses pour ces interlocuteurs cartésiens. Le plus gros soutien financier, 15 000 €, m’est venu d’une femme mécène sans conditions, ce qui a été une bénédiction lorsque je ne savais pas comment payer les salaires.
L’organisation de conférences en présentiel a facilité le financement avec des sponsors et la vente de tickets. Mais le COVID-19 a stoppé cet élan. Après un crowdfunding réussi, j’ai subi une grande fatigue émotionnelle, ce que j’appelle un « mini burn-out. » Cela m’a fait comprendre que pour rester productive, je devais prendre soin de moi. Être entrepreneure exige un équilibre entre travail et bien-être. Avec le temps, j’ai dû adoucir mon perfectionnisme, car « mieux vaut fait que parfait. »
7. Quels conseils donneriez-vous aux femmes qui aspirent à créer leur propre entreprise ou à s’engager dans des initiatives entrepreneuriales axées sur le développement durable ?
CaroLina : Un enseignement majeur que j’ai tiré de mon expérience entrepreneuriale dans le développement durable est que, pour changer le monde, il faut commencer par soi-même.
Cultiver son « écologie intérieure » signifie guérir ses blessures émotionnelles et traumas pour éviter qu’ils n’influencent nos comportements destructeurs envers nous-mêmes, les autres, et la planète. Je suis convaincue que l’état de notre environnement est le reflet de nos déséquilibres internes.
Si chaque individu prend la responsabilité de ses actes et fait le travail nécessaire pour guérir ses traumas, nous aurons des entreprises et des sociétés plus résilientes. Le changement systémique commence par chaque personne qui cherche à équilibrer son écologie intérieure.
8. The Lemon Spoon est devenu un podcast ? Comment comptez-vous utiliser ce format pour partager votre message et toucher un public plus large ?
CaroLina : Je n’avais plus envie de faire du militantisme classique avec The Lemon Spoon. C’est épuisant de toujours être dans le combat, même de manière douce. Pour influencer le monde, j’ai choisi une approche différente : montrer l’exemple en prenant soin de moi et en libérant ma créativité. Depuis toujours, j’ai rêvé d’être une artiste, et mon podcast « On n’Est Pas Pressé.es » est ma façon d’y parvenir.
Le but du podcast est d’inviter des artistes de tous horizons pour des discussions intimes qui les sortent de leur zone de confort. Ces conversations visent à inspirer et à encourager chacun à trouver sa voie. Les invités viennent de milieux divers : musiciens, humoristes, acteurs, artisans, chefs d’entreprise, blogueurs, auteurs, scientifiques… Leur point commun ? Ils ont suivi leur passion et ont une part d’artiste en eux. Grâce à eux, nous pouvons envisager un autre récit pour l’humanité.
Ce podcast est un espace où je peux m’exprimer librement, discuter de sujets qui me tiennent à cœur, et, peut-être, inspirer d’autres personnes à trouver leur propre mélodie. En mettant en lumière la créativité et la diversité, je veux aider les gens à voir le monde avec un esprit ouvert, tout en apportant ma touche citronnée.
9. Comment envisagez-vous de concilier vos différentes activités professionnelles ?
CaroLina : Grâce à The Lemon Spoon j’ai appris à multiplier les casquettes au sein d’une même structure… Chaque métier n’a pas la même place dans ma vie. Ma priorité c’est le soin aux autres (et à moi-même) à travers la thérapie par l’habitat et la sonothérapie. À côté de ça, je garde The Lemon Spoon comme canal de communication pour étoffer mon réseau et partager les réflexions importantes qui me viennent.
10. Quels sont les défis que vous prévoyez de rencontrer dans cette nouvelle phase de votre carrière, et comment comptez-vous les surmonter ?
CaroLina : Continuer à prendre soin de moi en prenant soin des autres et trouver un bon équilibre entre les deux. Et comme je me connais bien, à présent, je sais que mon énergie n’est pas illimitée. Je préfère donc porter pour une stratégie qualitative plutôt que quantitative. Perfectionner une offre destinée à une clientèle plus privilégiée, puisque c’est eux qui ont le pouvoir de changer le monde. Avoir moins de clients, et prendre mieux soin de ceux que j’ai, en proposant un accompagnement très personnel.
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